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Le blog de cepheides

Le blog de cepheides

articles de vulgarisation en astronomie et sur la théorie de l'Évolution

Publié le par cepheides
Publié dans : #médecine

 

  

" le vautour", médecin de la peste

 

(Cet article a été écrit avant la pandémie du coronavirus de 2019)

 

 « Il y aura donc des maladies nouvelles. C’est un fait fatal. Un autre fait, aussi fatal, est que nous ne saurons jamais les dépister dès leur origine. Lorsque nous aurons notion de ces maladies, elles seront déjà toutes formées, adultes pourrait-on dire. Elles apparaîtront comme Athéna parut, sortant tout armée du cerveau de Zeus. Comment les reconnaîtrons-nous, ces maladies nouvelles, comment soupçonnerions-nous leur existence avant qu’elles n’aient revêtu leurs costumes de symptômes ? Il faut bien se résigner à l’ignorance des premiers cas évidents. Ils seront méconnus, confondus avec des maladies déjà existantes et ce n’est qu’après une longue période de tâtonnements que l’on dégagera le nouveau type pathologique du tableau des affections déjà classées. » disait prohétiquement en 1933 Charles Nicolle, prix Nobel de médecine.



     Les grandes épidémies peuvent-elles donc revenir et, comme par le passé, menacer l’Humanité ? Voilà une bien angoissante question à laquelle il serait plus qu’urgent de répondre. 

     Rappelons tout d’abord qu’une
épidémie est la propagation d’une maladie infectieuse à l’ensemble de la population de telle façon que son incidence (sa fréquence de survenue) augmente par rapport à la normale qui n’est représentée que par quelques cas épars (on parle alors de cas sporadiques).

     Lorsque cette épidémie s’étend à l’ensemble d’une population sur un ou plusieurs continents, voire même à l’ensemble du globe, on utilise le mot pandémie. Dans le passé, certaines pandémies ont causé énormément de dégâts, mettant parfois en péril des communautés entières. Dans la deuxième partie du XXème siècle, s’appuyant sur la médecine moderne – et ses approches thérapeutiques – on a pensé que les pandémies étaient du domaine de l’Histoire : erreur profonde comme en témoigne, par exemple, la propagation du SIDA à l’ensemble de la planète. On peut donc d’ores et déjà répondre à la question citée en préambule : les grandes épidémies mondiales ne sont pas de retour pour la bonne raison qu’elles ne sont jamais parties… et, oui, c’est vrai, elles peuvent menacer l’équilibre de nos sociétés.

 


au tout début
   

 

     L’Histoire nous enseigne que bien des affections humaines proviennent de maladies animales (appelées zoonoses) et que leur adaptation à l’espèce humaine s’est faite progressivement, au fil des siècles de contact avec les porteurs. Pour cela il a fallu que le germe responsable, essentiellement des virus, se soit adapté en franchissant un obstacle considérable à sa propagation : la barrière interspécifique. Une fois celle-ci franchie, le germe a évolué jusqu’à permettre sa transmission d’un humain à l’autre par voie respiratoire ou sexuelle. Et c’est là qu’il a commencé à poser problème… Une chose, néanmoins, est sûre : ce sont les transformations de son milieu par l’Homme lui-même qui a permis ce phénomène. 


     En effet, dans les temps préhistoriques, les humains ne vivaient qu’en groupes peu importants, de quelques dizaines à quelques centaines d’individus, éparpillés qui plus est sur de vastes étendues, prix à payer pour que le gibier soit accessible. Les épidémies ne pouvaient donc être que familiales ou d’origine animale (affections transmises lors de la chasse).

     Tout change avec la révolution agricole il y a environ 10 000 ans. Les hommes sont alors « fixés » et en contact permanent avec leurs animaux domestiques qui peuvent plus facilement transmettre les zoonoses. Il faut ajouter à cela que les populations, en raison de la meilleure stabilité des ressources alimentaires, se développent progressivement. Un autre élément est à prendre en compte : la facilitation des communications (routes, caravanes, transports maritimes) et, par voie de conséquence, l’accroissement de la taille des cités. Bref, toutes les conditions sont présentes pour permettre une diffusion rapide et généralisée des épidémies. De fait, la grande peste noire de 1347 est là pour prouver les risques à présent encourus par les populations humaines.

 


la grande peste (ou mort noire) de 1347-1350

  

     Connue depuis l’antiquité (et notamment décrite par les Grecs), cette redoutable affection, provoquée par le bacille
yersinia pestis est propagée par le rat qui en est le vecteur principal. Elle est la conséquence de piqures par les puces des rats infectés, de morsures par l’animal malade lui-même voire de la consommation d’animaux atteints (les rongeurs « sauvages » comme les lapins ou les lièvres, et même, dans certains cas extrêmes, les rats, seule nourriture possible lors de longs sièges de villes).

     La mémoire historique retient notamment la « grande peste » de 1347 qui fit des  ravages si considérables que des siècles plus tard on en parlait encore avec crainte. Au XVIème siècle, le médecin Nicolas de Mancel en fit la description suivante : « Or donques la peste est une fièvre continue, aiguë et maligne, provenante d'une certaine corruption de l'air extérieur en un corps prédisposé : laquelle étant prise par contagion se rend par même moyen communicable & contagieuse : résidente aux trois parties nobles ; accompagnée de très mauvais & très dangereux accidents, & tendante de tout son pouvoir, à faire mourir l'homme, voire tout le genre humain. » Cette effroyable maladie se présente sous trois formes, d’ailleurs parfois intriquées : 

     *
la peste bubonique qui est un état infectieux extrême avec présence d’adénopathies - tuméfactions ganglionnaires – appelées à l’époque bubons et aboutissant à la mort en une semaine dans un état de cachexie (voir glossaire) complète. Toutefois, 30% environ des malades survivent, acquérant ainsi une certaine immunité, 

     * la peste
septicémique, complication de l’état précédent lors de l’effondrement du système immunitaire du malade 

    * et la peste
pulmonaire, plus rare mais la plus redoutable puisque la plus contagieuse : chaque expectoration (pus, crachats, postillons) du malade contient le germe. 

     Il faut bien sûr se rappeler que, à cette époque, cette maladie se transmet sans que les hommes ne comprennent comment (on est encore bien loin du siècle pasteurien) si ce n’est qu’il vaut mieux éviter les malades qu’on abandonne très volontiers à la providence divine (d’ailleurs, bien des gens de l’époque pensent qu’il s’agit là d’une malédiction de Dieu). Les armes employées par les quelques soignants sont dérisoires : la prière, le bûcher pour les « hérétiques », la mise à mort de certaines minorités comme les lépreux ou les Juifs accusés de propager la maladie, la
phytothérapie (médecine par les plantes) et l’ingestion de substances animales (bave de crapaud ou d’escargot, venin de vipère, etc.), tout cela avec le succès qu’on imagine…

     Les gens terrorisés se calfeutrent donc chez eux et, le plus souvent, le seul contact qu’ils ont avec des autorités dépassées se fait le soir lorsque les tombereaux municipaux viennent ramasser les morts pour les enfouir subrepticement dans les fosses communes. La maladie s’étend sans que rien ne puisse vraiment l’arrêter et les conséquences de cette diffusion sont, outre les morts qui se comptent par centaines de milliers, le ralentissement de la vie économique, sociale, artistique jusqu’à ce que la peste disparaisse d’elle-même, faute de combattants en quelque sorte (mais elle rebondira deux siècles plus tard dans le Nouveau Monde provoquant l’effondrement démographique des populations indigènes). Aujourd’hui, une simple prise d’antibiotiques est suffisante… car yersinia pestis est une bactérie et non un virus. J’ajoute qu’il existe encore de nos jours quelques foyers épars de peste (Congo, Mozambique, Madagascar) mais cette maladie à déclaration obligatoire est assez facilement contenue. 

     Si j’ai quelque peu insisté sur la peste, c’est pour mieux faire comprendre les ravages d’une telle affection pour peu que les populations atteintes soient démunies face à elle. La
tuberculose, elle aussi, fit des ravages au siècle dernier, notamment dans les populations défavorisées ou les grandes métropoles industrielles. J’ai encore en mémoire toutes les formes de tuberculose (miliaire, Pott, coxalgie, tumeur blanche, etc.) que l’on nous décrivait abondamment en faculté de médecine - des pages de sémiologie aujourd’hui presque oubliées - mais, ici aussi, l’antibiothérapie a fait reculer la maladie jusqu’à presque l’éradiquer (je parle évidemment pour nos pays développés, la maladie restant plus que préoccupante dans le tiers-monde). Or, et c’est là tout notre problème, s’il est (relativement) facile de lutter contre ce type d’atteintes bactériennes, il n’en est pas de même vis à vis des virus, autres vecteurs (ô combien !) de pandémies…

 

 

 

les pandémies virales

 

  
     Les virus, on le sait, ne peuvent pas se traiter par des agents anti-infectieux comme les antibiotiques. Puisque l’on ne dispose pas de moyens directs, on cherche à prévenir le risque soit par des médications supposées ralentir l’affection ou stimuler le système immunitaire, soit par une
vaccination ciblée. Malheureusement, les médicaments ne sont finalement que modérément efficaces et les vaccins doivent être préparés à l’avance, une préparation qui, face à un virus inconnu, demande plusieurs mois (au moins) durant lesquels l’agent pathogène a quartier libre…

 

         
* les aléas de la vie moderne 

     Ce n’est un secret pour personne que, depuis quelques décennies, la communication du monde moderne s’est considérablement accélérée : je pense ici aux moyens de transports et d’échanges qui mettent pour chacun d’entre nous l’autre bout du monde à quelques heures d’avion (ce qui est évidemment également le cas des denrées et marchandises diverses). Même pour quelqu’un d’extrêmement sédentaire, les relations avec le monde extérieur se sont largement développées (lieux de loisirs, grandes surfaces alimentaires, centres commerciaux, réunions sportives, cinémas, etc.) : il est loin le temps où le Français moyen ne quittait son village qu’une seule fois dans sa vie, à l’occasion de son service militaire (pour les hommes !)… Automobiles, transports en commun : le monde bouge… et, avec lui, les germes en tous genres. On n’y peut rien : à moins de vouloir revenir des siècles en arrière, c’est comme ça ! Les virus aiment à se transmettre par contact direct d’un individu à l’autre et justement, des gens, on en rencontre toute la journée. Par exemple, une des épidémies les mieux connues est celle de la
grippe qui, chaque saison hivernale, refait parler d’elle.

 

         
* la grippe  

     Elle est la conséquence de l’infection de l’organisme par un virus (influenzae et/ou para-influenzae) qui entraîne – on l’a tous constaté un jour – fièvre, frissons, maux de tête et, d’une manière générale, un malaise intense qui nous confine au lit deux ou trois jours. La maladie, sauf cas exceptionnels, entraîne peu de conséquences pour peu que l’on n’appartienne pas aux tranches extrêmes de la population – enfants et personnes âgées – pour lesquelles, justement est mis au point chaque année un vaccin (pour nos régions de l’hémisphère nord, ces vaccins sont synthétisés durant la saison chaude… pendant que l’hémisphère sud se fait vacciner). Pas de mystère : les scientifiques savent à peu près comment va muter le virus et peuvent donc programmer l’immunisation.

     Pour ma part, au delà des deux âges extrêmes, le médecin que je suis ne saurait trop encourager tout le monde à se faire vacciner : c’est certainement le meilleur moyen de protéger doublement les personnes fragiles en empêchant directement la propagation de la maladie. En somme, si on s’en préoccupe suffisamment, la grippe ne devrait plus être un problème trop grave car, grâce à la vaccination, on est loin des cinquante millions de morts de la grippe espagnole H1N1 de 1918-1919… Oui mais pour les autres affections virales, ce n’est pas aussi simple.

     Pour conclure ce bref rappel sur les virus grippaux, il semble impossible de ne pas évoquer celui de la grippe A (H1N1) dont on parle tant en cette fin d'année 2009. Assez semblable dans ses effets à son cousin de la grippe habituelle (dite "saisonnière"), il ne se fait remarquer que parce que la population ne l'ayant encore jamais rencontré, cette dernière est actuellement sans défense contre lui mais aussi parce qu'il touche préférentiellement les personnes jeunes (moins de 30 ans), notamment celles qui sont fragilisées et les femmes enceintes. On trouvera plus d'informations sur cette nouvelle forme de pandémie grippale dans trois sujets qui lui sont exclusivement consacrés, à savoir : grippe A (H1N1), inquiétudes et réalités, ainsi que : le vaccin de la grippe A (H1N1) et retour sur la grippe A.

 

       
 * les affections virales à (gros) problèmes 

     La plus grande épidémie actuelle est celle du SIDA et elle en passe de devenir au fil des ans la plus grande pandémie de tous les temps. La transmission, essentiellement sexuelle, lui permet d’évoluer assez lentement mais inexorablement. Le problème : le virus mute en permanence et rend très difficile la réalisation d’un vaccin actif (certains scientifiques pensent même qu’un vaccin est impossible mais je ne veux pas croire à une telle éventualité). Les trithérapies ont un peu amélioré le pronostic des malades mais, outre que ce traitement n’est pas curatif, il ne concerne pas les pays en voie de développement pour des raisons essentiellement économiques. 

     D’autres affections virales sont redoutables et plus ou moins bien connues :
l’encéphalopathie spongiforme bovine qui défraya, il y a quelques années, la chronique sous le nom de maladie de la vache folle avec ses redoutables retombées économiques ; le SRAS ou syndrome respiratoire aigu sévère, enrayé à présent semble-t-il (mais pour combien de temps ?); la maladie de Creutzfeld-Jacob qui, dernièrement encore, faisait parler d’elle dans les médias à propos de l’hormone de croissance ; le chikungunya, la dengue, la fièvre jaune, le virus Ébola, le virus du Nil occidental, l’encéphalite japonaise, etc. et combien de maladies encore inconnues parce que à l’état latent ou non encore reconnues par nos systèmes de dépistage, ces derniers n’étant véritablement efficaces (?) qu’en Europe et en Amérique du nord ? Et puis il y a la grippe aviaire…

 

         
* la grippe aviaire 

     Voilà une maladie virale qui demande à être discutée à part. Bien sûr, à première vue, il ne s’agit que d’une maladie touchant les oiseaux et, accessoirement, quelques humains ayant été trop en contact avec eux (les paysans asiatiques, par exemple, qui dorment à côté de leurs volailles). Ce serait une erreur très grave de ne pas prendre le risque au sérieux (et, de fait, les scientifiques sont très vigilants). Le virus en cause est le
H5N1 (la grippe espagnole était le H1N1) et ne touche en principe et comme on l’a déjà dit que les oiseaux, d’où son nom.

     Le virus ne peut donc pas passer la barrière interspécifique et se transmettre à l’homme. Bien. On est presque rassuré. Dans un premier temps. Car la grande peur des scientifiques du monde entier est que, à l’occasion d’une épidémie de grippe banale, il y ait mutation du virus en une sorte de « recombinaison » des deux virus : le nouveau virus pourrait alors avoir la virulence du H5N1 de la grippe aviaire et la contagiosité (pulmonaire) du virus de la grippe humaine puisqu’il pourrait alors passer cette fameuse barrière interspécifique. Ce serait une catastrophe. Bien sûr, un vaccin pourrait probablement être synthétisé mais, comme je le disais plus haut, il faut entre trois à six mois pour cela : le temps suffisant pour infecter des dizaines, voire des centaines de millions de personnes. Or, je le répète, la virulence du virus risque d’être maximale…

     Comme beaucoup de scientifiques nous disent : « il ne s’agit pas de savoir si le virus de la grippe aviaire va muter mais quand… », il est légitime d’être inquiet et de chercher à prendre un maximum de précautions. Quelles sont-elles ? Secret défense. On sait seulement que l’État – en tout cas en France – stocke des millions de boîtes d’un agent antiviral bien connu et des centaines de millions de masques. Il a par ailleurs été dressé une liste rouge des décisions à prendre en cas d’épidémie, notamment sur les fermetures de lieux publics, mais on n’en sait pas plus. Quoi qu’il en soit, il ne reste qu’à souhaiter (on en revient aux prières des pestiférés de 1347 !) que l’éventualité ne se présentera pas ou dans bien longtemps lorsque nous maitriserons mieux ce type d’affections.

  
     Les pandémies qu’il y a peu on croyait jetées aux oubliettes de l’histoire de la santé mondiale n’ont jamais été aussi présentes en raison de la structure même de nos sociétés. Rien ne plaît autant à ces maladies que le mouvement et le contact entre un maximum de gens en un minimum de temps : certaines peuvent alors se transmettre à la vitesse de l’éclair et causer d’abominables dégâts avant même que nous ayons eu le temps de réagir. C’est la raison pour laquelle il convient de garder ce danger potentiel dans un coin de notre cerveau. Peut-être rien ne se passera-t-il jamais mais si, par malheur, l’éventualité se concrétisait, il conviendrait de s’en remettre aux décisions des autorités sanitaires, seul moyen de limiter les dégâts car, en pareil cas, « jouer perso », c’est la mort assurée.

 

 

 

 

Glossaire

 
     *
cachexie : la cachexie est un affaiblissement profond de l’organisme (perte de poids, atrophie musculaire, etc.), lié à une dénutrition très importante. La cachexie n'est pas une maladie en elle-même, mais le symptôme d'une autre. Elle peut provenir d'une anorexie (même chez une personne dont la perte de poids n'est pas volontaire), d'un cancer (cachexie cancéreuse, produite par des substances secrétées par la tumeur), de maladies chroniques (BPCO, insuffisance cardiaque, insuffisance hépatique, insuffisance rénale), voire de certaines maladies infectieuses (par exemple la tuberculose et le SIDA, ou certaines maladies auto-immunes). (in Wikipedia France)



Photos

1. Pour soigner la mort noire, le médecin était vêtu d'un uniforme supposé le protéger de la maladie "qui ne pouvait le voir". Porteur d'un masque, de gants et de lunettes, sa badine lui servait à soulever les vêtements et les membres du pestiféré. On le surnommait le "vautour" en raison de son masque à long bec.

(sources renaissance.mrugala.net/)

2. la grande peste, peinture anonyme du XVème siècle

(sources : microbiologie.spectrosciences.com/)

3. Il n'y a pas grand chose à faire contre la propagation de la grippe aviaire...

(sources : www.futura-sciences.com/)

(Pour lire les légendes des illustrations, passer le pointeur de la souris dessus)

 

 

Mots-clés : Charles Nicolle - zoonose - barrière interspécifique - révolution agricole - grande peste noire - yercinia pestis - Nicolas de Mancel - peste bubonique - peste septicémique - peste pulmonaire - cachexie - tuberculose - vaccination - grippe commune - grippe espagnole H1N1 - SIDA - trithérapie - ESB ou maladie de la vache folle - maladie de Creutzfeld-Jacob - chikungunya - dengue - fièvre jaune - virus ebola - virus du Nil occidental - grippe aviaire H5N1

(les mots en bleu renvoient à des sites d'informations complémentaires)

 

 

 

Sujets apparentés sur le blog

 

1. grippe A (H1N1), inquiétudes et réalités

2. le vaccin de la grippe A (H1N1)

3. retour sur la grippe A

 

 

 

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Mise à jour : 21 février 2023

Commenter cet article
C
Suite à l'actualité, j'ai relu avec attention votre sujet sur les pandémies : toujours très bien construit et actuel... mais on n'y évoque jamais la grippe porcine qui fait actuellement tant parler d'elle. Un oubli ?
Répondre
C
<br /> <br /> La grippe A - puisque c'est ainsi qu'on doit l'appeler - est une des nombreuses variantes de la grippe possibles. J'avoue ne pas en avoir parlé pour éviter les<br /> redondances : sa propagation et les moyens de la combattre sont peu ou prou identiques à la grippe humaine classique. Ce qui fait la nouveauté, c'est l'apparition d'un virus nouveau contre lequel<br /> n'existe pas encore de vaccin. Enfin, nouveau, c'est une façon de parler puisqu'il s'agit du virus H1N1 de sinistre mémoire (c'est lui ou une de ses variantes proches qui fut responsable de la<br /> grippe espagnole de 1918 qui fit des millions de morts). Il s'agit d'un virus extrêmement contagieux mais dont la nocivité est certainement moindre que celle de l'éventuelle grippe aviaire mutée<br /> à laquelle je fais référence dans l'article. Doit-on néanmoins la craindre ? Certainement car sa propagation semble impossible à enrayer et on sait que ce type de maladies entraîne toujours<br /> beaucoup de morts supplémentaires, notamment dans les catégories exposées (nourrissons, vieillards, malades, etc.). Que peut-on faire en tant qu'individu ? Exactement ce qui est écrit dans le<br /> sujet : les précautions d'hygiène habituelles en attendant que, si besoin, les pouvoirs publics distribuent des moyens supplémentaires, notamment thérapeutiques (antiviraux). On estime que sur 10<br /> malades atteints par cette forme de grippe, seul un sujet sur ces 10 développera des complications, pas forcément toujours mortelles. Cela ne paraît pas excessif mais vu l'ampleur de la pandémie,<br /> cela représente quand même beaucoup de monde !<br /> <br /> <br /> La pandémie est là et rien ne pourra, semble-t-il, l'arrêter... sauf peut-être la saison chez nous car le virus préfère l'humidité et le froid de l'hiver. Il sera<br /> donc particulièrement virulent dans l'hémisphère sud. Bien entendu, ce que j'avance, c'est d'après le (encore peu) que l'on sait sur cette pandémie : je veux croire que l'on ne nous cache rien<br /> !!!<br /> <br /> <br /> J'ajoute pour terminer que les conséquences économiques de cette pandémie risquent d'être au moins aussi graves que la crise sanitaire proprement dite : comme quoi,<br /> la mondialisation n'a pas que des effets bénéfiques... surtout si l'on met en parallèle la crise économique mondiale actuelle !<br /> <br /> <br /> <br />
O
Il semble que l'eau comme agent transmissible soit oublié, tant pour la transmission passée ou actuelle des germes .<br /> Il y a quelques milliers d'années les civilisations se sont installées près des grands fleuves comme l'Indus ou le Nil. Il est évident que tout germe dans l'eau en amont était transmis en aval.<br /> Aujourd'hui on distingue deux sortes de pays, ceux comme le notre où on peut boire l'eau du robinet et ceux où ce n'est pas possible.<br /> Dans cette deuxième catégorie, quand l'eau est rare, il y a un véritable bouillon de culture.<br /> Il y a lieu de rappeler que les germes se reproduisent beaucoup plus rapidement que les animaux avec donc des possibilités plus grande ou plus rapide d'évolution et donc de mutation, ce qui explique l'apparition de maladies nouvelles.<br /> Il faut en outre signaler que en contre-partie de l'apparition de maladies nouvelles certaines ont disparu, comme la variole grâce aux efforts de vaccination et de prophylaxie.<br /> O. D.
Répondre
C
Merci O.D. de votre intérêt pour ce sujet. Vos remarques sont tout à fait pertinentes. J'ai expliqué que le point de départ de ces pathologies infectieuses étaient probablement des zoonoses mais il va de soi que l'eau est un excellent vecteur de transmission d'où les épidémies qui s'ensuivent, avec ou sans mutations. Vous faites bien de rappeler que certaines maladies comme la variole ont été totalement éradiquées : le problème ici est la diffusion - et l'impact - d'une nouvelle infection virale AVANT que n'existe un vaccin. Une fois le virus responsable identifié et qu'un vaccin efficace est disponible, le problème est complètement différent et relativement sous contrôle (à moins que le virus ne mute comme le VIH ce qui, ici, est peu probable). Notre problème, ce sont les 3 à 6 mois avant le vaccin...
D
Bonsoir. Intéressant. La photo est bien choisit. Je vais poser une question très délicate, mais quel mesure devrait-on prendre si le nombre de personnes infecté par des virus, qui se propagent très facilement (tel que la peste pulmonaire), dépassait la possibilités de quarantaine?
Répondre
C
Bonjour Didi. Votre question est effectivement délicate car j'ai bien peur qu'il n' y ait pas vraiment de parade en l'absence de vaccin... à moins de décider de vivre dans l'isolement le plus total, sans contact aucun avec les autres... La maladie se transmettant par voie aérienne, les premiers gestes à faire sont 1. de se laver les mains le plus souvent possible, surtout après contact avec les autres, et 2. de porter un masque en permanence. Seulement voilà : on ne peut pas porter un masque tout le temps chez soi (de plus, il faut en changer souvent) et il suffit qu'un membre de la famille.... Dès les premiers symptomes - à moins que ce ne soit initié par les autorités en cas de localisation épidémique - il faut se protéger (?) en prenant les antiviraux de type Tamiflu auxquels je fais allusion dans l'article. L'isolement des porteurs n'est possible que dans un premier temps, quand l'épidémie est encore sous contrôle : cela ne fait que reculer l'échéance mais c'est déjà ça de gagner dans l'attente du vaccin ! Ensuite, les mesures d'éviction ne peuvent que comprendre les lieux à risque comme les transports en commun, les lieux de réunion et, d'une manière générale, tous les endroits où les foules se réunissent et il y en a beaucoup ! On prétend que le "plan rouge" du gouvernement comprend la fermeture des écoles, des lieux de loisirs, des restaurants, des grandes surfaces, etc. Bref, une certaine sécurité au dépens d'un quasi arrêt de la vie économique. Est-ce vraiment réalisable ? J'ajoute que, en haut lieu, la menace est prise avec suffisamment de sérieux pour que, par exemple, en tant que médecin, on m'ait demandé de cotiser pour une caisse spéciale destinée à venir en aide... aux médecins morts de l'épidémie en soignant les gens : ce n'est pas rassurant ! Avant le vaccin, l'épidémie risque de faire plusieurs centaines de milliers de morts rien qu'en France et des dizaines de millions sur l'ensemble du globe : pourvu que la maladie ne se déclare pas !
S
merci des reponses à nos commentaires , c'est toujours interressant <br /> +5 du soir
Répondre
D
J'ai lu ton article sur les maladies nouvelles. J'ai toujours été très soupçonneux sur l'apparition du SIDA, arrivée aux EU, donc dans le pays où la médecine a le niveau le plus haut. En plus, ils ont tout de suite annoncé que ça allait être effroyable, ils paraissaient bien renseignés, pour une maladie toute nouvelle. Ne s'agirait-il pas d'une découverte d'un labo de guerre bactériologique qui en serait sortie par accident ?
Répondre
C
Bonjour defdef. J'ai répondu à une question voisine posée par Serge : il me semble peu probable qu'un "accident" puisse être responsable de la libération hors contrôle d'un virus éminemment pathogène compte tenu des précautions prises (mais le risque n'est jamais nul). Cela me paraît relever d'un phantasme bien exploité par le cinéma (et la télé) et qui me semble être du même ordre que la possible explosion d'une centrale nucléaire, argument toujours avancé par les opposants à ce type de combustible et qui, de ce fait, militent implicitement pour le réchauffement climatique attribuable à l'utilisation des énergies fossiles...
S
bien souvent , l'ayant vu dans des fictions , on se pose la question de savoir si les virus nouveaux ne sont pas issus de recherches laborantines ; et si quelquefois ils ne seraient pas répandus afin de déstabiliser le monde .<br /> Les lobbies pharmaceutiques auraient alors un interêt financier inévitable . <br /> Je vois actuellement le problème avec la vaccination des bovins de ma région qui sont sujets à la maladie de la langue bleue .<br /> Ca va rapporter un sacré capital à ceux qui fabriquent les doses <br /> <br /> +5 du soir
Répondre
C
Pour ma part (j'ai travaillé plus de 15 ans dans l'industrie pharmaceutique), je ne crois pas que les labos aient intérêt à provoquer des maladies qui se révéleraient vite incontrôlables : ce domaine est particulièrement surveillé par les Pouvoirs publics et, de plus, les centres de recherche des labos s'occupent de trouver de nouveaux médicaments ce qui est une toute autre affaire. Peut-on imaginer qu'une souche étudiée dans un centre de recherche (de l'industrie ou non) puisse "s'échapper" ? Le risque zéro n'existant pas, c'est toujours possible mais très peu vraisemblable : il faut voir les précautions prises pour les études en ce domaine, études d'ailleurs fortement encadrées. A mon sens, le risque est à peu près le même que celui de voir le coeur d'une centrale nucléaire entrer en fusion, c'est à dire voisin de zéro (en tout cas, dans les pays développés).<br /> Quant à la thèse de la "conspiration" avec diffusion d'un virus pour détruire telle ou telle structure ennemie, je n'y crois pas du tout : les éventuels apprentis sorciers savent bien que que le retour de flamme serait pour eux (il y a ici une dissuasion identique à celle du feu nuclaire). Un groupe terroriste fanatique ? Il en aurait peut-être l'envie mais certainement pas les moyens. Je pense que cette thèse provient des premiers temps du SIDA où on avait accusé je ne sais quelle officine secrète américaine (CIA ? NSA ?) de l'avoir fabriqué, peut-être par accident, mais on sait aujourd'hui qu'il s'agissait d'une désinformation émanant du KGB de l'époque. <br /> Je crois, quant à moi, que la Nature a suffisamment de ressources en ce domaine sans avoir besoin de notre aide...
C
Tu ne nous parles jamais du choléra qui reste présent dans une partie du monde. N'est-ce pas aussi une menace ?
Répondre
C
Le choléra est certainement encore une menace, surtout dans le tiers-monde mais il s'agit d'une affection à souches bactériennes (le vibrion cholérique) contre lesquelles, comme je le précise dans l'article, nous sommes relativement mieux armés. Il existe d'ailleurs toute une panoplie de bactéries susceptibles d'entraîner des épidémies, surtout en milieu défavorisé, mais en dresser une liste plus ou moins exhaustive n'apporte rien de plus. Le problème vient certainement des virus contre lesquels nous ne possédons pas vraiment de molécules immédiatement efficaces (le vaccin, oui, mais il faut le faire) et on découvre de nouveaux virus presque chaque jour...
H
Bonjour. Excellent article comme d'habitude. J'aimerais savoir si on a une estimation du nombre de victimes que pourrait entraîner une épidémie par la grippe aviaire "modifiée" pour l'homme. J'imagine que, puisque un plan d'action semble entrepris par les pouvoirs publics (c'est ce que vous nous dîtes), ces chiffres ont dû être étudiés...
Répondre
C
Bonjour et merci Henri L. Difficile de répondre à votre question car le nombre potentiel des victimes dépend de la virulence de la souche responsable. En tout état de cause, il risque d'être élevé, un peu comme pour la grippe espagnole de 1918, l'augmentation considérable des mouvements de population actuels étant un facteur agravant. Pour la France seule, on estime généralement que, avant qu'un vaccin efficace ne soit disponible, des millions de personnes seraient touchées dont environ 300 000 pourraient mourir de l'épidémie. Il ne s'agit que d'une estimation, plutôt basse qui plus est. En fait, ce serait un véritable cataclysme (qu'on se souvienne de l'émoi causé par la surmortalité due à la canicule de 2003 qui ne touchait qu'une seule tranche d'âge). Les mesures d'isolement prévues seraient (j'emploie le conditionnel car on ne sait pas grand chose) à la hauteur de l'événement : arrêt des transports en commun, fermeture de tous les lieux publics comme cinémas, restaurants voire écoles, grandes surfaces d'alimentation, etc. Espérons que nous ne seront pas obligés d'en venir la !

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Alcyon B, roman de science-fiction 

 

Viralité, roman 

 

Camille, roman

 

La mort et autres voyages, recueil de nouvelles (djeser2.over-blog.com)

 

 

 

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