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Le blog de cepheides

Le blog de cepheides

articles de vulgarisation en astronomie et sur la théorie de l'Évolution

Publié le par cepheides
Publié dans : #éthologie

 

 

              singe-qui-rit-2.jpg

 

 

Dans un sujet précédent (voir le propre de l'Homme), nous évoquions le fait que, contrairement à ce qui avait été longtemps pensé, le « rire n’est pas le propre de l’Homme » puisque certains animaux peuvent également user de cette émotion, notamment par dérision. Pour nous différencier de nos amies les bêtes ne restait alors plus que cette antienne : « l’Homme, seul, est capable de concevoir qu’il est mortel et que, un jour, le monde continuera à tourner sans lui… » L’animal, même le plus évolué (en dehors de l’Homme, évidemment) ne serait donc pas capable d’utiliser cette anticipation, probablement par manque de pouvoir d’abstraction : c’est, en tout cas, l’idée défendue par beaucoup. Toutefois, certains comportements animaliers, certaines attitudes peuvent laisser croire le contraire… Proposons-nous, aujourd’hui, de nous pencher sur cette intéressante – et angoissante – question mais en convenant, au préalable, de bien faire la distinction entre deux aspects fort différents du problème chez les animaux : le suicide et l’anticipation de leur propre mort.

 
 

 

Le suicide des animaux

 

La littérature abonde en signalements de « suicides » chez les scorpion.jpganimaux. Qui n’a pas entendu parler du scorpion qui, cerné par les flammes, préfère se piquer avec son dard ? Ailleurs, on évoque le chien qui meurt de chagrin sur la tombe de son maître ou les bancs de baleines s’échouant en un ensemble parfait et donc probablement volontaire. Ailleurs encore, on décrit les grandes migrations de lemmings suivies de « suicides collectifs »…

 

Pour chaque exemple étudié, une explication bien plus simple peut être retrouvée : pour le scorpion, par exemple, il a été démontré que, entouré par les flammes, il meurt en réalité d’une déshydratation provoquée par la chaleur et si, parfois, son dard semble vouloir le piquer, il ne s’agit que d’un mouvement spasmodique et involontaire dû à son  agonie (de plus, on sait que le scorpion est immunisé contre son propre venin). Les baleines ? Ici aussi, la théorie du suicide collectif a du plomb dans l’aile : les scientifiques avancent des causes bien différentes comme la baleine bleue échouéedésorientation du meneur du groupe (la baleine dominante) qui entraîne les autres sur une plage ou la présence de parasites qui prolifèrent dans l’oreille et le cerveau de ces animaux, parfois avec une rapidité terrible, déréglant leur système d’écholocation. Voire une pollution sonore ou des perturbations météorologiques intenses. Ou plusieurs de ces causes à la fois.

 

Le cas des lemmings a été élucidé récemment, en 2003. Ces petits rongeurs de Scandinavie sont connus pour leur explosion démographique tous les quatre ans environ, surpopulation suivie par une disparition massive et immédiate (les studios Disney ont même popularisé ce « suicide » dans un documentaire intitulé « le désert de l’Arctique », en 1958, contribuant ainsi à la diffusion de cette sorte de légende urbaine). Disney avait tort, on le sait à présent. Si les lemmings disparaissent soudainement et qu’on retrouve leurs cadavres par dizaines dans les étangs et les cours d’eau, c’est la conséquence d’une classique compétition prédateurs-proies : victimes de quatre prédateurs spécifiques (renard polaire, hermine, chouette et un oiseau de mer, le labbe), les lemmings prolifèrent jusqu’à Lemming.jpgêtre considérablement chassés ; le nombre des proies diminuant, les prédateurs quittent alors les lieux… et il faudra environ quatre ans pour que la population de lemmings explose à nouveau, cette surpopulation générant parfois des bousculades entraînant une partie des individus vers la mort, certes, mais une mort involontaire.

 

De nombreux autres exemples de « suicides animaliers » sont ainsi rapportés de temps en temps : chaque fois, une explication éthologique est retrouvée (quand on la cherche !). Si l’on admet que le suicide est un acte volontaire, une décision délibérée de terminer sa vie en pleine connaissance de cause (comme chez l’Homme), il semble évident que l’animal n’est jamais confronté à une telle situation. Un chien qui se laisse mourir à la suite de la disparition de son maître ou d’un compagnon de vie ne semble pas relever d’une stratégie volontaire : en pareil cas, on doit plutôt se référer à une perte de ses repères d’appartenance puisque, animal social, disparaît alors pour lui celui qu’il considère comme le chef de la meute.

 

En revanche, les « suicides collectifs » ne dépendent pas de cette logique ; comme on vient de le voir, il s’agit plus d'accidents en relation avec une perturbation du milieu dans lequel vivent les individus.

 

Le suicide des animaux, qu’il soit collectif ou encore plus individuel, relève certainement du mythe et, d’une façon plus générale, fait partie de cet anthropomorphisme qui dort en nous, nous poussant à prêter aux autres acteurs de la Nature nos propres sentiments.

 

D’un point de vue plus théorique, il est clair que, pour adopter des comportements suicidaires, il est impératif qu’existe chez les animaux une base génétique de l’autodestruction : on voit mal comment celle-ci pourrait se transmettre de génération en génération du point de vue strict de la sélection naturelle pour laquelle le « suicide » est forcément une impasse.

 

Il se trouve toutefois un certain nombre de situations dans lesquelles des individus – parfois en nombre – disparaissent au profit de leur communauté mais il ne s’agit pas de suicides : chez les insectes sociaux, par exemple, des individus peuvent être amenés à se sacrifier pour le bien-être de tous. J’ai déjà eu l’occasion de l’évoquer dans un sujet précédent (voir : insectes sociaux et comportements altruistes). J’avais alors souligné qu’il s’agissait de sacrifices entraînant la survie d’individus génétiquement très proches des sacrifiés, permettant ainsi ce qui semble être le point le plus important de l’Évolution : la transmission du code génétique de l’individu et de son espèce. Ce qui, au passage, remet singulièrement en perspective le soi-disant « altruisme » des animaux…

 

Toutefois, bien différente du « suicide » est la notion de mort, imminente ou non, chez l’animal et c’est cette notion que je souhaiterais à présent aborder.

 

 

La notion de mort chez les animaux

 

Enfant, je vivais dans un pavillon de banlieue, à Courbevoie (92). La famille possédait alors une chatte dont la grande spécialité était la capture de rats qu’elle dénichait près d’une usine voisine. Elle les chassait pour les acculer dans un recoin sombre du jardinet mais elle prenait grand soin de ne pas les mettre à mort immédiatement : j’ai toujours en mémoire les cris épouvantables (et très caractéristiques) des rats ainsi promis à une fin certaine et, encore aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de penser que les rongeurs savaient parfaitement ce qui les attendait…

 

Certains animaux réagissent de façon parfois spectaculaire lorsqu’ils sont confrontés à la mort. J’ai déjà eu l’occasion de citer le cas très spécial des éléphants : on dit que les grands mâles vieillissants s’écartent elephants-02.jpgdu troupeau lorsqu’ils sentent « venir » leur propre fin et qu’ils rejoignent alors ce qu’on appelle le « cimetière des éléphants », un endroit spécifique de la savane où, avant eux, d’autres individus sont venus mourir. Légende ? On connait pourtant l’attitude singulière de ces animaux face à la mort de l’un d’entre eux : ils recouvrent de branchages et de terre le cadavre à la façon d’un linceul, veillant parfois toute une nuit le défunt, et se lancent même dans des processions, emportant avec eux une défense ou des os de leur mort. Comment expliquer une telle attitude ?

 

Chez les grands singes, les femelles confrontées à la mort de leur enfant continuent de s’occuper du petit cadavre en l’emmenant partout femelle-chimpanze-et-son-petit.jpgavec elles durant plusieurs semaines comme s’il leur fallait ce temps pour s’adapter à ce deuil, comme si, les jours passant, elles arrivaient enfin à se « séparer » de leur petit. Est-ce si différent de l’attitude des humains qui, eux, n’ont plus le corps de leur enfant mais doivent parfois attendre des années avant de faire leur deuil ?

 

Ailleurs, dans un zoo écossais, un psychologue a assisté (par enregistrements vidéo) à la mort d’une femelle chimpanzé de 50 ans ; très calmes, les autres singes usèrent d’attitudes typiquement humaines : les jours précédant la mort, ils l’entourèrent étrangement en la toilettant et en restant auprès d’elle durant la nuit ce qu’ils ne faisaient jamais auparavant. Enfin, au moment de sa mort, ils l’examinèrent sous toutes les coutures, la stimulant et lui soulevant la tête, comme pour s’assurer de l’inéluctabilité de la situation avant de décider collectivement qu’il n’y avait plus rien à faire. Durant les semaines qui suivirent, les chimpanzés furent différents, s’alimentant bien moins que d’habitude. Il est certain que la constatation de la mort n’est pas son anticipation mais il reste difficile, me semble-t-il de savoir où commence l’une et où finit l’autre…

 

 

 La mort, une notion universelle ?

 

Il est certainement malaisé d'appréhender ce que représente la réalité de l’idée de mort chez l’animal. Bien des études restent à faire et il convient d’être terriblement prudent. Même chez l’Homme dont la conscience et la faculté d’anticipation sont considérables, il est certainement compliqué pour chacun d’entre nous de comprendre – et d’accepter - ce que signifie notre propre disparition. Difficile, en effet, de se faire à l’idée que le monde qui fut le nôtre continuera d’exister exactement comme du temps où nous en étions le spectateur plus ou moins passif, mais sans nous.

 

Chez l’animal dont les possibilités cognitives sont moins développées, il existe probablement des embryons de compréhension d’un tel phénomène. l-homme-et-l-animal.jpgIl s’agit d’une idée certes personnelle mais je reste persuadé que, entre nous et les autres animaux, il n’existe pas de différence de nature mais seulement de degrés.

 

 

Les animaux, selon le développement plus ou moins important de leurs capacités mentales, vivent leur vie « au jour, le jour », dans une ambiance plutôt mécaniciste régie par une configuration instinctuelle génétiquement héritée mais tempérée par un apprentissage glané au fil de l’expérience. Ils possèdent, comme tous êtres vivants, un instinct de conservation intense qui leur permet de subsister dans un environnement forcément hostile. L’instinct de conservation n’est bien sûr pas superposable à la compréhension vraie de la mort mais il s’en approche. Qui nous dit que la notion de mort, au moins dans les derniers instants, ne fait pas partie de leur patrimoine existentiel ? Pour ma part, je suis persuadé que, chez certains d’entre eux au moins, cette « conscience » de leur propre disparition existe, fut-elle rudimentaire. Je ne peux bien sûr pas le prouver : il ne s’agit donc que d’une intime conviction.

 

 

 Photos :

1. le rire n'est pas le propre de l'Homme (sources : http://blonville.unblog.fr/2008/11/)

2. deathstalker scorpion (Leiurus quinquestriatus) ou scorpion jaune de Palestine (sources : newsblaze.com)

3. baleine bleue échouée sur une plage (sources : www.ccdmd.qc.ca )

4. lemming (sources : http://www.systemwissenschaft.de)

5. éléphant (sources: pinku-natural-scens.blogspot.com)

6. femelle chimpanzé et son petit (sources : http://booguie.unblog.fr)

7. un homme et une hyène (source : forum.pvtistes.net)

  (Pour lire les légendes des illustrations, passer le pointeur de la souris dessus)

 

Mots-clés : lemmings - Dysney : le désert de l'Artique - compétition prédateurs/proies - sélection naturelle - comportements altruistes - instinct de conservation

(les mots en gris renvoient à des sites d'informations complémentaires)

 

 

 

Sujets apparentés sur le blog :

 

1. l'agression

2. indifférence de la Nature

3. insectes sociaux et comportements altruistes

4. l'inné et l'acquis chez l'animal

5. le propre de l'Homme

 

 

 

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 Mise à jour : 5 mars 2023

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T
Bonjour ! Merci pour cet article très complet !<br /> Pour compléter, j'aurais tendance à prendre le problème à l'envers :<br /> Est-ce que l'humain a spontanément conscience de la mort ?<br /> Il me semble que non, puisque les parents sont tous confrontés au moment ou il faut expliquer la mort à ses enfants.<br /> Pour moi on retrouve ici ce qui est à mon avis la seule véritable spécificité de l'être humain : la capacité à accumuler beaucoup de connaissances sur beaucoup de générations. Si l'on sait que nous sommes mortels, c'est simplement parce qu'on connait notre histoire, qu'on a constaté au fil des générations que tout le monde mourrait, et qu'on transmet ce savoir de générations en générations.<br /> Ce qui permet à l'être humain de construire ce savoir accumulé sur des générations pourrait d'ailleurs se résumer à quelques capacités légèrement plus développées que chez les autres mammifères : une meilleure mémoire à long terme, et une meilleure capacité de transmission du savoir par l'enseignement, sans doute grâce à un langage plus élaboré et une empathie un peu plus développée.<br /> <br /> Le simple fait de mieux transmettre le savoir (démultiplié une fois que l'on transmet les méthodes de transmission elle-mêmes, comme l'écriture) pourrait avoir provoqué le basculement nécessaire pour construire des civilisations après quelques centaines de milliers d'années d'accumulation de connaissances.
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C
Je suis parfaitement d'accord avec vous : notre connaissance de l'Univers qui nous entoure est la conséquence de la transmission des connaissances, bien sûr d'abord par les parents pour l'essentiel des comportements quotidiens, puis ensuite - et surtout - par la société avec ses variables et ajustements propres. On dit souvent " que le monde est composé de plus de morts que de vivants" en faisant allusion à tous ceux qui nous ont précédé et laissé en héritage leur savoir et leurs réflexions. Toutefois, il ne faut pas négliger ce que j'appelle l'initiative personnelle, c'est-à-dire la possibilité pour l'être humain "d'interpréter" ce qui se présente à lui en fonction de ce qu'il croit savoir et c'est de cette façon qu'il arrive à se sortir de situations inédites et à avancer. Pour cela, il n’y a rien à faire : c'est bien la taille du cerveau et son organisation qui permettent l'acquisition de nouveaux comportements. À ce petit jeu, c'est le genre homo qui s'en est le mieux tiré : souvenons-nous qu'un autre homo, Neandertal, avait en moyenne un cerveau nettement plus gros que le nôtre, celui de sapiens, mais organisé, il est vrai, différemment notamment pour les zones corticales. Il n'empêche : avoir un cerveau suffisamment développé permet d'accumuler les expériences et les savoirs afin, par la suite, d’en tirer le meilleur parti pour survivre et continuer. Cela nous éloigne du sujet de l'article qui est la notion de mort. Chez l'Homme, cette notion est fortement intellectualisée et varie en fonction des convictions intimes de chacun, notamment religieuses. Toutefois, il semble exister une sorte de réflexe primal vis-à-vis de l'idée de notre propre disparition qui est ce que l'on nomme parfois "l'instinct de conservation". Et cet "instinct" là, du fait même qu'il échappe à notre raison, nous rapproche des comportements des animaux (dont nous sommes, ne l'oublions pas). Je suis raisonnablement persuadé qu'il existe chez certains animaux, peut-être les plus "évolués", un sentiment d'anticipation de la mort qui échappe à l'intelligence, même rudimentaire, des êtres vivants.
J
Re bonjour,<br /> <br /> merci pour l'aimabilité de votre réponse.<br /> <br /> POur une photo d'un chimpanzé à l'allure hilare, voyez sur le site du lola ya bonobo. Vous devriez trouver votre bonheur. Un petit mot et on vous autorisera à copier la photo de votre choix à<br /> condition de signaler son origine.<br /> <br /> Cela dit : les singes ne rient pas aux éclats car, contrairement à nous, ils s'exclaffent en inspirant. Ils le font donc avec la bouche assez peu ouverte. Essayez, vous comprendrez. Donc l'image<br /> choisie sera du même coup une preuve de cet antropocentrisme regretable qui habite le genre humain... et dont il serait pourtant bon de se méfier dans un étude éthologique... On tourne en rond.<br /> <br /> La solution ? Peut-être mettre un humain en train de rire.<br /> <br /> Là, on aurait tout bon.<br /> <br /> <br /> Pour le suicide, simplement je nuancerais la conclusion afin d'éviter de laisser penser que le sujet est incontestablement clos. Ce qui serait dommage, si tel n'est pas le cas... car ce sujet est<br /> fondamental et il est urgent de réviser la place que nous prétendons tenir dans l'univers<br /> <br /> <br /> Car imaginer que certains animaux se suicident bel et bien... quelle claque à cet antropocentrisme que nous aimons tant, justement et qui tuera la civilisation humaine à coup de bétises.<br /> <br /> Je manque de temps, mais je vais donner deux liens vers des arcticles où il est question de mort animale troublante.<br /> Et je me garde bien de conclure. Douter suffit.<br /> <br /> http://www.blog-les-dauphins.com/interview-richard-obarry/<br /> <br /> et<br /> <br /> http://www.7sur7.be/7s7/fr/2668/Especes-Menacees/article/detail/1307970/2011/08/22/Une-femelle-ours-captive-tue-son-petit-et-se-suicide.dhtml<br /> <br /> <br /> Bonne route à vous,<br /> <br /> Sincèrement,<br /> <br /> JMD<br /> Or,
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C
<br /> <br /> Bonjour et merci pour votre réponse. Dès que possible, j'irai explorer les liens que vous me proposez et chercherai à éventuellement changer l'illustration<br /> d'accroche. Je vous remercie de votre très utile intervention. Cordialement.<br /> <br /> <br /> <br />
D
Bonjour,<br /> Les questions posées sont fondamentales car elles situent la place de l'homme dans le monde vivant.<br /> <br /> Deux remarques cependant : la photo du chimpanzé grimé en loubar, avec une chaine autour du cou (= animal captif), me semble très mal choisie. Je veux dire : irrespectueuse de cet animal.<br /> <br /> Ensuite, vos informations relatives au suicide animal ne sont pas assez fouillées. La question est donc trop vite réglée. La réalité est n'est pas aussi évidente que le texte peut le laisser<br /> penser.
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C
<br /> <br /> Bonjour ! Je voudrais tout d'abord vous remercier pour avoir pris le temps de lire ce texte. Pour répondre à vos deux remarques, je ne peux que dire ceci :<br /> <br /> <br /> 1. sur la photo du singe captif : je suis bien d'accord avec vous qu'il aurait été préférable de trouver une illustration de singe rieur en liberté mais, croyez-le<br /> ou non, malgré de multiples recherches, il ne m'a pas été possible d'en trouver une libre de droits. J'ai alors longtemps hésité mais je voulais illustrer la fausseté de la notion "le rire est le<br /> propre de l'Homme" : c'est l'unique raison de mon choix, même s'il reste, j'en suis d'accord, discutable.<br /> <br /> <br /> 2. concernant les paragraphes sur le "suicide animal" : il convient de se rappeler que mon intention première est d'animer un blog de vulgarisation, c'est à dire<br /> accessible à tous, notamment aux lecteurs peu habitués à ce type de lecture. De ce fait, il me semble impossible de publier des textes trop fouillés ou détaillés et cherchant à être exhaustifs.<br /> Je reconnais tout à fait que, en certains domaines, ces textes peuvent apparaître comme relativement incomplets, voire parfois lapidaires : on trouve ici la limite imposée par le but même du<br /> blog, à savoir être relativement précis sans être trop long et ennuyeux ce qui le couperait d'une majorité de visiteurs. En revanche, il reste tout à fait possible - et c'est d'ailleurs le cas,<br /> notamment pour les sujets d'astronomie - d'approfondir certaines discussions grâce aux commentaires qui, parfois, aboutissent à de véritables discussions.<br /> <br /> <br /> Quoi qu'il en soit, je vous remercie d'être venu sur ce blog et espère vous y revoir bientôt !<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Bonjour Monsieur,<br /> Je ne suis pas une scientifique mais je peux vous dire que mon chat que j'ai perdu il y a un an sentait quand je n'étais pas bien. Ce jour là, elle venait, délicatement, comme un chat peut le<br /> faire, au dessus de ma tête, me pétrissait en ronronnant le crane. Je n'avais pas besoin d'aller me relaxer : j'avais un kiné à la maison.<br /> Je voulais simplement vous dire que j'avais aimé vous lire et lire les commentaires. Cela nous change des infos de tous les jours à la TV. Cela m'a rendu plus intelligente. Merci encore.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Je vous remercie sincèrement pour votre intervention. Je suis bien d'accord avec vous que les animaux (en tout cas certains) peuvent "sentir"quand nous n'allons pas<br /> bien ; j'ai moi-même eu des chiens toute ma vie et j'ai pu constater ce fait à plsuieurs reprises. D'ailleurs, certains travaux scientifiques s'intéressent à cette question : il existe dans le<br /> monde des équipes qui travaillent sur le fait que certains chiens sont capables de prévoir la survenue d'un diabète chez leurs maîtres avant que ceux-ci ne le sachent... Il y a donc certainement<br /> beaucoup à apprendre de nos amies les bêtes... Au plaisir de vous lire à nouveau sur ce blog.<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> article tres interessant ! et bien ecrit !<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Grand merci pour vos encouragements !<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> Bonsoir,<br /> Sur twitter @nico_pn m'a transmis l'url de votre article et j'en suis ravi. Cela me permet de faire partager des idées sur un des thèmes qui comptent pour moi.<br /> Je suis aussi intuitivement convaincu que les animaux sont nos amis et qui n'ont simplement pas les mêmes capacités cognitives que nous. Ainsi, ils ont des réactions qui nous rappellent nos propres<br /> réactions puisque, à preuve du contraire, nous ne sommes pas des extraterrestres. De plus, nous, êtres humains sapiens, ne faisons peu de cas de l'individu quant il s'agit d'un animal. Et, pourtant<br /> on constate facilement que les expériences de la vie, les rencontres et d'autres aspects plus difficilement décelables, sont des facteurs puissance de notre construction qui ont pour résultat de<br /> nous rendre tous différents. Alors, même si c'est dans une moindre mesure, pourquoi pas eux? Pourquoi ne pas y faire attention dans nos études? Surtout quand il s'agit de conclure sur leurs<br /> capacités ou leurs incapacités...<br /> Pour moi, la mort, le rire ou d'autres signes de sentiments ou de prises de conscience ne suffisent pas à expliquer ce qui fait qu'un monde nous sépare entre eux et nous. Je suis un philosophe en<br /> devenir. Je pense et repense à des thèmes qui m'apportent une certaine sagesse dont l'objectif est de vivre mieux, en vivant dans le vrai ou du moins en faisant tout son possible pour ne pas se<br /> mentir à soi-même. En bref, ma position est que l'homme est libre par rapport à son statut d'animal, il a pris de la distance.<br /> Vous pouvez aller sur mon blog et notamment ici :<br /> http://memoirevampire.wordpress.com/2010/09/17/lhomme-est-un-animal-denature-dixit-jean-jacques-rousseau<br /> et ici :<br /> http://memoirevampire.wordpress.com/2010/09/14/la-double-historicite-de-letre-humain<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Grand merci pour votre intervention : j'irai voir votre blog...<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Bonjour,<br /> <br /> Vous êtes invité à visiter mon Blog.<br /> <br /> Mon Blog présente une nouvelle théorie mathématique de la conscience: LE CODE D'EINSTEIN, Plus spécifiquement la page:CHAMPLAIN-GHOST.NERON,HISTOIRE(fermaton.over-blog.com) et<br /> celle:LOTO-GORILLES-ADN:HASARD.<br /> Par la présente, j'aimerais si vous le voulez bien que les gens de votre communauté me fassent parvenir des commentaires.<br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> Clovis Simard<br /> <br /> <br />
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N
<br /> article tres interessant merci :-)<br /> <br /> <br />
Répondre
H
<br /> Bonjour Cepheides. Votre sujet est très intéressant car il soulève un problème auquel il est difficile de répondre... Pour ma part, je suis persuadé que certains animaux "pressentent" la mort mais,<br /> comme vous le dîtes, cela est pratiquement impossible à prouver. J'ai en mémoire le cas de mes chiens survenu il y a quelques années : l'un d'entre eux avait avalé un poison qui l'avait rendu<br /> progressivement inconscient; l'autre chien qui vivait en permanence avec lui avait commencé à s'agiter dès les premiers signes, le reniflant sans arrêt, cherchant à le stimuler avec sa truffe.<br /> Finalement, quand le premier chien a sombré dans une sorte de coma, l'autre s'est couché sur lui et s'est mis à hurler à la mort : je puis vous assurer que c'était très impressionnant ! Alors, oui,<br /> je crois que les animaux "sentent" quelque chose. peut-être pas leur propre mort (?) mais probablement celle ddes autres.<br /> P.S. : quand le premier chien a finalement émergé de son coma, il fallait voir la joiede l'autre !!!<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Merci Henri L. pour votre anecdote sur les chiens. Je pense comme vous que les animaux "sentent" quelque chose qui leur fait comprendre l'extrême gravité d'une<br /> situation mais ce n'est effectivement qu'une conviction !<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> Petite remarque cordiale concernant le suicide chez l animal et l homme.<br /> <br /> Deux exemples :<br /> _ la fin du roman de Natsume Soseki " je suis un chat" , romancier japonais de l époque mouvementé du début du XX siecle , ou il écrit dans la peau d un chat qui commente ironiquement les va et<br /> vient des hommes de son époque, ce qui lui permet de faire une critique sociale fine du modernisme occidental triomphant de l ère Meiji sans pour autant être catalogué de conservateur au moeurs<br /> arriérées. Son roman eu du succès mais fini par lassé l auteur , aussi achève t il celui ci en queue de poisson : le chat ( le narrateur du roman ) tombe dans une bassine d eau de laquelle il ne<br /> peut sortir seul, à un moment ou personne ne peut le repecher , il lutte vaillement , mais voyant sa position désespérée il finit par se laisser persuader de la futilité de ses efforts et abandonne<br /> ; se laissant couler avant d avoir épuisé toute son énérgie , symbolisant sans doute la dépression profonde des intellectuels de l Ere Meiji face à la brutalité des changement sociaux de leur<br /> époque . Mais on peut aussi se demander si cela n est pas une observation juste du comportement animal , de la part d un individu dont la culture a un rapport à la nature dont la référence ultime<br /> lorsque l on parle de valeurs positives comme le bonheur , l amour et la beauté .<br /> <br /> <br /> D ailleurs il faut remarquer que les tests d antidépresseurs humains ; avant d être administrés aux hommes subissent des expérimentations animales , un de ces test historiquement utilisé ressemble<br /> fort à celui du chat de Soseki : on place un rat dans deux bassines , on donne au premier l antidépresseur , au second un placebo : si le rat qui prend l antidépresseur nage beaucoup plus longtemps<br /> que l autre , cela est de bon augure pour les vertues " thérapeutiques de la molécule testée.<br /> <br /> Excusez moi si je choque des terroristes anti expérimentation animale , ce n est pas mon propos , et ce genre de test n est sans doute plus utilisé par l industrie pharmaceutique, ou dans une<br /> version édulcorée.<br /> <br /> La différence observée dans le suicide chez l homme est l animal est sans doute liée comme vous le dites à une différence de degré d abstraction , l homme qui se suicide imagine échapper à ses<br /> soucis , ce n est pas la mort qu il cherche , mais l ataraxie, et il dispose pour se faire d une puissante capacité d abstraction lui permettant de croire dur comme fer qu un au delà plus<br /> souhaitable l attend après son geste irrémédiable.<br /> Ce qui n est pas forcement faux , mais invérifiable .<br /> Tout cela pour rappeler la distinction étonnante que K Lorenz faisait entre les admirateurs de la nature chez les occidentaux ,<br /> Il y a les chasseurs ( ceux qui aiment voir prospérer l animal dans son environnement le plus naturel possible même s il y vit moins longtemps et qu il y rencontre parfois une mort cruelle ( la<br /> cruauté étant dans l oeil de l observateur pas dans la nature )<br /> et les cultivateurs ( ceux qui aiment voir l animal prospérer et se développer de manière inattendue et prolifique meme s il faut l arracher à son environnement naturel.)<br /> Et si la vérité était une synthèse impossible de ces attitudes : comment comprendre l effet reciproque de l animal sur son environnement ? , comment comprendre l animal en dehors de son habitat ? (<br /> l homme n est pas un animal comme un autre il veut s adapter à tous les environnements , dont l espace, l homme un animal domestiqué ? )<br /> Notre époque ne valorise pas du tout ces deux questions , la première n existe pas dans nos société marchandes , les espèces sont cataloguées en nuisibles et bénéfiques ; rappelant ainsi que nos<br /> sociétes marchandes ont été baties sur le travail des cultivateurs et pas des chasseurs.<br /> La seconde est pervertie puisque l on ne sait percevoir dans l animal que le profit : fabrication d espèce animales qui produisent plus de lait de viande , permettre d épandre des pesticides a<br /> volo, quittent à fabriquer des canards boiteux , incapables de se reproduire par eux même ( graines OGM) ou de survivre sans l homme ( le cheval qui devrait quasiment disparaitre si l homme ne l<br /> avait pas domestiqué : les bovides sont supérieurs aux équidés, dans un environnement compétitif ).<br /> L homme faconne son environnement du fait de sa propre perception de sa finitude , sa capacité d abstraction est tellement supérieure , qu il impose au reste du règne animal sa loi<br /> anthropocentrique , cette loi serait sans doute moins dure pour le monde animal si la majorité des hommes étaient encore soit des chasseurs soit des cultivateurs , ce qui n est plus le cas ; nous<br /> sommes ouvriers , ingénieurs , politiciens , économistes , le monde minéral à pris le dessus sur le monde vivant dans les sociétés modernes , sans doute n y a t il la qu un déni supplémentaire de<br /> la finitude animale, le monde minéral est aussi éternel que le soleil , alors que pour celui de l animal : le chasseur et le cultivateur en donnent une image trop claire de cette finitude animale :<br /> être dominé ou être esclave ; deux conditions qui nous semblent impropre à l homme, sa liberté , sa dignité mais parfaitement souhaitable pour le monde animal, nous ne sommes plus des chasseurs ,<br /> ni des cultivateurs lorsque nous acceptons cela .<br /> <br /> Désolé pour la longueur.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Bonjour et merci de votre intérêt pour le blog. Ayant longtemps travaillé dans l'industrie pharmaceutique, je vous confirme l'abandon du test de nage (du moins sous<br /> nos latitudes) chez le rat, remplacé par des tests de performances plus fins et infiniment plus défendables d'un point de vue éthique. Il est vrai que les comportements animaux peuvent être<br /> grandement modifiés par la prise de molécules exogènes. Je pense toutefois que cette "variabilité" des réponses ne remet pas en cause le fait du suicide véritable (acte volontaire et décidé en<br /> connaissance de cause - mais est-ce finalement exact chez le dépressif humain ?) chez l'animal : je vois plutôt là la manifestation d'une possibilité de renforcement de l'instinct de conservation<br /> dont la différence, me semble-t-il, avec le suicide est son caractère instinctif, involontaire.<br /> <br /> <br /> Le pouvoir d'abstraction évoqué chez l'Homme peut, pour certains il est vrai, permettre d'échapper à une situation jugée désespérée au profit d'un "monde meilleur" :<br /> la religion est là pour nous le faire croire avec le bémol toutefois que toutes (j'entends les grandes religions) considèrent le suicide comme un acte répréhensible, interdit, entraînant le sujet<br /> dans les affres d'une punition éternelle... Néanmoins, pour la plupart des gens, notamment incroyants, le suicide est moins la recherche d'un bénéfice futur que le souhait irrépressible<br /> d'échapper à un présent devenu insupportable, que les raisons en soient la maladie (maladie incurable, par exemple, mais aussi l'état dépressif qui, par sa pregnance, diminue fortement les<br /> capacités de jugement) ou l'obligation d'échapper à un problème insoluble (ruine financière, rejet amoureux, etc.). Dans le sujet, c'est surtout ce pouvoir d'abstraction là auquel je fais<br /> allusion : le fait de savoir que la mort est irrémédiable et nous concerne tous, sans préjuger de l'après. Cette approche me semble aussi demander une capacité d'imagination en rapport avec la<br /> complexité du cerveau de l'individu : certaine chez l'Homme, je la crois possible chez certains animaux dits supérieurs comme les grands singes. Au fur et à mesure que l'on descend dans l'échelle<br /> cognitive du vivant, elle doit être de moins en moins possible sans que l'on puisse déterminer à quel moment et chez qui : de là, mon allusion, en fin de texte, à une "conviction intime".<br /> <br /> <br /> Je partage tout à fait votre analyse (issue de celle de Lorenz) sur les admirateurs de la Nature et sur le recul considérable de cette perspective dans notre monde<br /> actuel, mercantile avant tout. On trouve ici une des explications fondamentales de nombre de dysfonctionnements de notre société... mais il s'agit alors d'un autre problème.<br /> <br /> <br /> Vous remerciant une fois encore d'avoir pris le temps d'intervenir. A bientôt, j'espère.<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> salut<br /> certains animaux pensent peut être comme nous<br /> De toute façon il parait que l'homme est issu d'un poisson ?<br /> bonne soirée<br /> <br /> <br />
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