Voici quelques courts articles parus sur le site Facebook du blog
LES SOURIS GALACTIQUES
Il s’agit en fait de deux galaxies qui s’entredéchirent et donnent l’image assez curieuse ci-dessus. L’ensemble est catalogué NGC 4676 (A et B) et est situé à 300 millions d’années-lumière de nous, en regard de la constellation de la Chevelure de Bérénice.
On a surnommé ces deux galaxies « les souris galactiques» en raison de leurs queues (créées par les effets de marée gravitationnels) qui s’étirent sur de très longues distances (plusieurs centaines de milliers d’années-lumière).
Le choc frontal entre les deux galaxies s’est produit il y a plusieurs centaines de millions d’années mais l’immensité des espaces concernés est telle que les scientifiques estiment que cet étrange ballet va se prolonger encore plus d’un milliard d’années avant que la fusion définitive ne se fasse. Il est vrai que l’espace entre les étoiles est si grand qu’il n’y a aucune chance pour que deux d’entre elles se percutent lors de cette fusion, même dans les régions centrales pourtant relativement peuplées. En revanche, des masses de gaz et de matière peuvent se heurter et fusionner en donnant à chaque fois une ribambelle de nouvelles étoiles…
Crédits-Photo : Robert Nemiroff (MTU) et Jerry Bonnell (UMCP)
ASD de NASA / GSFC & Michigan Tech. U.
HYADES ET PLÉIADES
La constellation du Taureau contient deux amas ouverts d’étoiles fort célèbres : les Hyades et les Pléiades.
Sur la photo ci-dessus, on peut apercevoir les Pléiades, en haut à droite, groupe d’environ 3 000 étoiles mais ce sont les neuf plus brillantes, des étoiles bleutées dont la lumière diffuse au travers d’une fine poussière, qui ont donné son nom à l’amas. Situé à environ 400 années-lumière de nous, il devrait se disperser dans 250 millions d’années.
En bas de l’image, au centre droit, on trouve l’amas des Hyades qui est beaucoup plus proche puisque situé à 150 années-lumière. Il est composé d’environ 300 à 400 étoiles mais les plus dominantes visuellement (et participant à la constellation) sont toutes des géantes rouges. C’est l’amas ouvert le plus proche de nous.
Enfin, située apparemment au centre de l’amas des Hyades, se trouve Aldébaran qui est l’étoile la plus brillante de la constellation du Taureau mais qui n’a rien à voir avec l’amas : il s’agit d’une géante rouge en fin de vie située à 66 années-lumière de nous (donc bien plus près) et qui accessoirement est la 13ème étoile la plus brillante du ciel.
Crédits-Photo : Robert Nemiroff (MTU) et Jerry Bonnell (UMCP)
ASD de NASA / GSFC & Michigan Tech. U.
LES TREILLES D’EUROPE
Europe, une des principales lunes de Jupiter, a été survolée et photographiée notamment par la sonde Galileo (1995-2003). L’aspect de la surface de la planète avait surpris : d’immenses failles entaillent la couche de glace donnant à l’ensemble un aspect de treillis qu’on avait quelque peine à expliquer.
Récemment, les photos ont été retravaillées, notamment par une nouvelle calibration des couleurs : de ce fait, on perçoit Europe comme si l’on était en train de la survoler. Cette approche originale a conduit à une interprétation inédite des images, les longues entailles dans la glace laissant supposer qu’un océan immense se trouve en dessous d’elle.
Un océan liquide dans tout ce froid ? Oui car il s’explique par les mouvements de marée que subit la planète dans son orbite elliptique autour de la géante gazeuse. Plus encore : bien que le rayonnement solaire soit ici très faible, l’influence de Jupiter sur sa lune pourrait fournir l’énergie nécessaire à la présence de la Vie. En tout cas, Europe est, avec Titan, satellite de Saturne, un des endroits du système solaire le plus propice à la recherche de la vie extra-terrestre : à la NASA, des équipes entières travaillent sur cette idée.
Crédits-Photo : Robert Nemiroff (MTU) et Jerry Bonnell (UMCP)
ASD de NASA / GSFC & Michigan Tech. U.
(Voir aussi sur le blog : « Europe et Titan, des terres de vie ? »
LA TÊTE DE SORCIÈRE
La nébuleuse de la Tête de Sorcière se situe à environ 800 années-lumière du système solaire. IC 2118 (son appellation astronomique) est une nébuleuse par réflexion qui n’est visible que grâce à la présence de Rigel, une supergéante bleue (dont la luminosité est 40 000 fois celle du Soleil) qui occupe le coin sud-est de la constellation d’Orion.
Toutefois, le bleu de la Tête de Sorcière est non seulement dû à la couleur bleue de Rigel mais également au fait que le bleu du spectre de cette étoile est également diffusé par la fine poussière de la nébuleuse. Un phénomène bien connu sur Terre puisqu’il explique la couleur bleue du ciel : cependant, sur notre planète, ce sont les molécules d’oxygène et d’azote qui diffusent le bleu du spectre solaire.
La Tête de Sorcière qui regarde fixement Rigel et, au-delà, le cosmos, est une zone de création d’étoiles puisqu’on en a repéré certaines qui seront bientôt sur la séquence principale de la classification stellaire (diagramme de Hertzsprung-Russel) ainsi que des étoiles T Tauri âgées de moins de 10 millions d’années.
Crédit Photo : Digitized Sky Survey (POSS II) ; traitement : Utkarsh Mishra
ASD de NASA / GSFC & Michigan Tech. U.
NGC 4921, LA GALAXIE ANÉMIQUE
NGC 4921 est une belle galaxie qui fait partie de l’amas galactique de Coma, en regard de la constellation de la Chevelure de Bérénice ; elle est située à environ 300 millions d’années-lumière de nous.
Pourquoi anémique alors qu’elle est la plus brillante de son groupe de douze galaxies ? Parce que, en 1976, l’astronome canadien Sidney van den Bergh trouva qu’elle avait un taux de rayonnement très bas, des bras spiraux diffus et surtout qu’elle formait peu de nouvelles étoiles.
Au centre de l’image, le noyau est lumineux et possède une bande centrale brillante. En regardant vers la périphérie, on rencontre d’abord un imposant anneau de poussière puis quelques amas d’étoiles bleues donc nouvellement formées. Vers l’extérieur, quelques galaxies naines compagnons sont visibles ainsi que d’autres galaxies lointaines en arrière-plan. Bien entendu, les étoiles qu’on observe sur cette photo font partie de la Voie lactée.
Connaître exactement à quelle distance se trouve NGC 4921 nous serait très précieux car cela permettrait de mieux apprécier la vitesse d’expansion de l’univers visible. C’est l’objet d’une étude effectuée par le télescope spatial Hubble qui a photographié à plusieurs reprises des céphéides présentes dans cette galaxie puisque ces étoiles variables à la rythmicité parfaitement connue permettent d’estimer finement les distances dans l’univers..
Crédit-Photo : Robert Nemiroff (MTU) et Jerry Bonnell (UMCP)
Pris de vue : Hubble’s Advanced Camera for Surveys
ASD de NASA / GSFC & Michigan Tech. U.
CASSIOPÉE A
Située en regard de la constellation de Cassiopée, dans l’hémisphère nord, à 11 000 années-lumière de nous, il s’agit des restes de l’explosion d’une supergéante rouge d’environ 8 masses solaires. Après étude de la vitesse d’expansion des couches éjectées par cette supernova, on estime que son explosion a eu lieu en 1667 (non observée à l’époque, elle ne fut identifiée qu’en 1947), soit il y a un peu moins de 12 000 ans en temps galactique.
Cassiopée A est donc le rémanent d’un cadavre d’étoile. Le nuage de débris en expansion s’étend sur environ 30 années-lumière et montre des nœuds et des filaments encore chauds. Les différentes couleurs permettent de reconnaître le soufre (jaune), le silicium (rouge) le fer (violet) et le calcium (vert), tous éléments qui participeront à la formation de nouvelles étoiles. L’onde de choc externe, toujours en expansion, est de couleur bleue.
Au centre, une tache brillante correspond à une étoile à neutrons, restes hyperdenses du noyau central de l’étoile. Cassiopée A est la source radio (émission d’une formidable quantité d’énergie électromagnétique dans la bande de fréquence des ondes radio) la plus intense de notre environnement après le Soleil. Ce rémanent est célèbre puisqu’il est le tout premier objet photographié par le télescope américain Chandra qui est un observatoire de rayons X.
Crédits-Photo : Robert Nemiroff (MTU) & Jerry Bonnell (UMCP)
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L’AMAS DE GALAXIES D’ANTLIA
Des galaxies il y en des milliards autour de nous mais regroupées en amas. Les plus proches sont les amas de la Vierge et du Fourneau et, en troisième position, l’amas d’Antlia (ou Abell S0636).
L’amas d’Antlia est célèbre pour sa compacité mais aussi parce qu’il contient une grande proportion de galaxies elliptiques par rapport aux galaxies spirales. Situé à environ 130 millions d’années-lumière de nous, on peut l’observer en regard de la constellation de la Machine Pneumatique. Il comprend 237 galaxies et s’étend sur près de 2 millions d’années-lumière.
Visibles sur la photo, on peut distinguer deux groupes principaux dans l'amas galactique d'Antlia, un en haut à gauche et le second légèrement en dessous du centre de l’image. Toutefois, toutes ces galaxies sont d’importance voisine et il n’existe pas de supergalaxie dominante (ou pas encore ?) susceptible d'attirer progressivement toutes les autres.
Le ruban rouge de gaz qu’on aperçoit en haut et au centre gauche appartient à la Voie lactée et n’a évidemment rien à voir avec l’amas : il s’agit des dernières traces laissées par l’explosion ancienne d’une supernova.
Cette photographie est assez rare puisqu'il s'agit d'une mosaïque prise en Nouvelle-Zélande qui a demandé environ 150 heures d’exposition sur une durée de plus de six mois. Un véritable exploit.
Image Crédit & Copyright: Rolf Olsen
ASD de NASA / GSFC & Michigan Tech. U.
GALAXIES EN FUSION
Normalement, lorsque des galaxies s’entrecroisent, des flambées de nouvelles étoiles apparaissent mais elles se cantonnent aux disques de ces galaxies, voire, dans certains cas, aux traînes engendrées par les forces de marée gravitationnelles.
Ce n’est pas le cas d’ARP 194, une galaxie où des chapelets de nouvelles étoiles parsèment le pont qui l’unit à la galaxie située au-dessous. Cette photographie prise par le télescope spatial Hubble a été particulièrement étudiée par les scientifiques au moyen de simulations. L’explication la plus probable de ce phénomène plutôt inhabituel réside dans le fait que la galaxie du dessous a traversé l’autre au cours des 100 derniers millions d’années. De ce fait, un flux de gaz tombe à présent vers cette galaxie inférieure : la disparition de la turbulence créée lors de la collision a eu pour conséquence l’explosion de naissances stellaires.
Dans environ un milliard d’années, ces galaxies vont fusionner pour n’en former plus qu’une seule, gigantesque, selon un processus que nous avons souvent évoqué ici.
Sources : Robert Nemiroff (MTU) & Jerry Bonnell (UMCP)
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GALAXIE DE SEYFERT M106
Les galaxies dites de Seyfert sont des galaxies spirales dont le noyau central est très compact et étincelant. Ce sont les sources de rayonnement électromagnétique les plus importantes de l’Univers. Longtemps restées mystérieuses, ces rayonnements extrêmes sont à présent corrélés à la présence d’un trou noir supermassif. Ce type de galaxies est également connu pour présenter de fortes émissions dans les domaines ultraviolet, infrarouge, radio et des rayons X. (l’autre source de rayonnements analogues est représentée par les quasars).
M 106 (également notée NGC 4258) est une galaxie spirale située en regard de la constellation des Chiens de Chasse. Située à un peu plus de 20 millions d’années-lumière de nous, elle s’éloigne à la vitesse de 537 km par seconde. Son diamètre est le 1/3 de celui de notre Voie lactée, soit environ 30 000 années-lumière. Sur l’image, on distingue parfaitement ses bras spiraux avec de nombreuses régions de formation d’étoiles bleues très chaudes et très jeunes entourées par des nuages rouges de gaz ionisé.
M 106 est classée galaxie de type Seyfert en raison de son fort rayonnement dans le domaine des ondes radio.
Crédits-Photo : NASA, ESA, the Hubble Heritage Team (STScI/AURA), and R. Gendler (for the Hubble Heritage Team)
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mise à jour : 18 juin 2024