Voici quelques courts articles parus sur le site Facebook du blog
L’ÉTOILE DE FEU
Loin de la Terre on peut observer AE Aurigae, l’étoile de feu (également appelée « l’étoile flamboyante »). Elle trône au centre d’une région qui, elle-même, paraît en feu. Bien sûr, il n’en est rien (pour qu’il y ait feu, il faudrait une présence abondante d’oxygène ce qui n’est pas le cas). C’est de l’hydrogène interstellaire contenant des grains de poussière riches en carbone qui donne cette impression de fumée.
Située à environ 1500 années-lumière de nous, en regard de la constellation du Cocher, AE Aurigae est visible un peu à droite du centre de l’image. C’est une jeune étoile bleue si chaude que sa lumière arrache des électrons au gaz qui l’entoure et donne cette teinte rouge à la nébuleuse par émission voisine (baptisée IC 405). Il s’agit de ce que les anglo-saxons appellent une « run away star », c’est-à dire une étoile en fuite qui pourrait avoir été éjectée à la suite d’une collision entre deux systèmes d’étoiles binaires.
AE Aurigae est une étoile bleue variable présentant des transformations éruptives irrégulières dites de type Orion. 23 fois plus massive que le Soleil, elle s’éloigne de nous à la vitesse radiale de 57 km/s. Elle ne possède aucun compagnon en raison de sa nature d’étoile en fuite.
Crédits-Photo : Robert Nemiroff (MTU) & Jerry Bonnell (UMCP)
ASD de NASA / GSFC & Michigan Tech. U.
EXPLOSION AU RALENTI
Elle est située à environ 15 000 années-lumière de nous, en regard de la constellation de la Flèche. C’est une étoile de type Wolf-Rayet nommée WR 124. Nous avons déjà évoqué ce type d’objet, à savoir une étoile très chaude d’une masse équivalent à plusieurs dizaines de celle de notre Soleil et qui, durant une très courte période (environ un million d’années), crache sa matière sous la forme de vents solaires extrêmement rapides. Lorsqu’il ne reste plus qu’un noyau dénudé, l’étoile explose alors en supernova.
WR 124 (qu’on peut apercevoir au centre de l’image) est entourée par la nébuleuse qu’elle a créée (M1-67 est son appellation astronomique) qui s’étend sur plus de 6 années-lumière. WR 124 expulse un même nuage de matière depuis près de 20 000 ans sans qu’on connaisse réellement les raisons de ce ralentissement plutôt inhabituel. Elle nous offre en tout cas un superbe spectacle photographique.
Crédits-photo : Robert Nemiroff (MTU) & Jerry Bonnell (UMCP)
ASD de NASA / GSFC & Michigan Tech. U
JUPITER DANS TOUTE SA SPLENDEUR
La plus grosse planète de notre système solaire est longtemps restée un mystère. La sonde Juno lancée en 2011 par la NASA a pour but d’en savoir plus et depuis cette date elle tourne autour de la géante gazeuse. Dans cette photo composite prise d’assez près (lors du 17ème passage de la sonde), on peut distinguer la grande tache rouge (en haut à droite) qui est une immense tempête évoluant depuis des siècles et qui, selon les observations de la sonde, s’étendrait jusqu’à 300 km de profondeur, sa base étant plus chaude que son sommet. Des ceintures de nuages clairs entourent la planète alors que leur fait face une bande plus sombre contenant un curieux nuage ovale et blanc.
Juno a vu sa mission prolongée jusqu’en septembre 2025 tant elle est précieuse pour la compréhension de Jupiter mais cela seulement si elle arrive à résister à l’intense ceinture de radiations joviennes (ce qui, jusqu’à présent, semble le cas). La sonde a déjà permis de calculer que certains nuages sont épais de plus de 3000 km et que le champ magnétique de la planète – si utile pour protéger la Terre de certains astéroïdes – est étrangement irrégulier.
Crédits-photo : Robert Nemiroff (MTU) & Jerry Bonnell (UMCP)
ASD de NASA / GSFC & Michigan Tech. U.
L’AMAS OUVERT DE LA CARÈNE
À 7500 années-lumière du système solaire, en regard du bord de la constellation de la Carène, on peut apercevoir un étrange nuage cosmique sculpté par le rayonnement des jeunes étoiles de l’amas ouvert 3324. Rappelons qu’un amas ouvert regroupe quelques centaines d’étoiles toutes nées ensemble et liées par les forces gravitationnelles mais qui finissent par se séparer avec le temps. Les vents stellaires aidant, on peut voir des nuages de poussière se détachant sur le gaz atomique rendu luminescent par ces nouvelles étoiles.
Les différentes couleurs représentent des atomes ionisés différents : hydrogène en vert, soufre en rouge et oxygène en bleu. Dans quelques centaines de millions d’années, tout aura disparu et il sera impossible de savoir d’où venaient ces différentes étoiles.
Crédits photo : NASA (ASD de NASA / GSFC & Michigan Tech. U.)
GALAXIE GÉANTE
En début 2020, le télescope spatial Hubble nous a fait le cadeau de cette superbe photo d’UGC 2885, une galaxie immense, peut-être la plus grosse de notre espace local. Qu’on en juge : située en regard de la constellation de Persée à 232 millions d’années-lumière de nous, elle s’étire sur 463 000 années-lumière (pour mémoire la Voie lactée ne dépasse pas les 100 000 années-lumière). Du coup, elle contient beaucoup d’étoiles : on évalue leur nombre à deux mille milliards…
Au-delà de l’aspect esthétique de cette magnifique spirale barrée, un mystère demeure. La forme parfaite de la galaxie UGC 2885 nous apprend que, par le passé, elle a probablement vécu une existence relativement tranquille et n’a notamment pas eu à fusionner avec d’autres galaxies, un événement qui laisse toujours des traces. Du coup, une question s’impose aux scientifiques : pourquoi est-elle si grosse ? Pas de réponse pour l’instant mais les astronomes n’ont pas dit leur dernier mot : ils vont compter les amas stellaires en périphérie de la géante. S’ils sont nombreux, cela voudra certainement dire que, dans un passé lointain, UGC 2885 a quand même phagocyté de nombreuses petites galaxies.
Crédit-photo : UGC 2885 photographiée par Hubble © NASA/ESA/B. Holwerda (University of Louisville) in revue Ciel & Espace (www.cieletespace.fr)
LES LYRIDES
Chaque année vers la fin du mois d’avril, et pour une durée d’une dizaine de jours, notre planète traverse une zone de l’espace où habite un important essaim de météores : c’est un moment où l’on peut admirer – pour peu que le ciel soit dégagé et la Lune pas trop brillante – une pluie d’étoiles filantes, jusqu’à une vingtaine par heure au plus fort de la rencontre.
Cet essaim de météores s’appelle les Lyrides car son radiant se situe en regard de la constellation de la Lyre. Rappelons que le radiant d’un essaim de météores désigne le point de la voûte céleste d’où, par un effet de perspective, il semble provenir (par exemple, Persée pour les Perséides et, ici, la lyre)
Sur la photo ci-dessus fournie par la NASA, le photographe était en train d’observer la grande nébuleuse dite « Amérique du Nord » du côté de la constellation du Cygne lorsqu’un des météores des Lyrides est venu zébrer le ciel. L’étoile que, dans la partie supérieure de sa trajectoire, notre météore donne l’impression de frôler est Deneb (ou alpha du Cygne).
Crédits-Photo : Robert Nemiroff (MTU) & Jerry Bonnell (UMCP)
ASD de NASA / GSFC & Michigan Tech. U
PROTOSUPERAMAS HYPERION
Comment les galaxies se sont-elles formées ? Voilà une question à laquelle aimeraient bien répondre les astronomes. Pour cela, les scientifiques ont utilisé le Très Grand Télescope (VLT) au Chili pour étudier une partie du ciel nocturne et compter les galaxies lointaines, très lointaines, autrement dit lorsque notre univers était très jeune.
Ils ont ainsi mis en évidence une gigantesque agglomération de galaxies représentant approximativement 5000 fois la masse de la Voie lactée et s’étendant sur plus de 300 millions d’années-lumière. Il s’agit d’un protosuperamas (résultant de l’effondrement d’un groupe de galaxies jeunes sous l’effet de la gravitation pour créer des superamas) qu’ils ont nommé Hypérion.
Un protosuperamas est donc constitué de plusieurs superamas, eux-mêmes composés de plusieurs amas galactiques. Chaque amas de galaxies renferme des centaines de galaxies qui, à leur tour, sont composées de milliards d’étoiles : on comprend l’infinitésimalité de notre Soleil comparé à ces grands ensembles…
Dans l’image ci-dessus, les galaxies les plus massives sont représentées en blanc. Par contre, en bleu, ce sont les galaxies plus petites qui existent en grande quantité. Connaître ces dispositions anciennes qui ne nous sont perceptibles que par la limitation de la vitesse de la lumière alors qu’elles n’existent plus, est un moyen donné à l’Homme de comprendre l’évolution de l’Univers dans lequel il vit.
Visualisation : Crédit : ESO, L. Calçada & Olga Cucciati et al.
ASD de NASA / GSFC & Michigan Tech. U.
L’ŒIL DE SAURON
Il y a quelques mois, nous avions évoqué "l’œil de Sauron" comme étant le rémanent d'une supernova. Il en existe un autre qui se situe quant à lui en dehors de la Voie lactée.
Il s'agit d'une galaxie spirale à la forme très particulière (cf la photo ci-dessus) découverte par William Herschel le 17 mars 1787 et répertoriée sous le sigle NGC 4151. Observable en regard de la constellation des Chiens de chasse, NGC 4151 est une galaxie de Seyfert, c'est-à-dire une galaxie dont le centre très compact et très brillant émet d'intenses rayonnements électromagnétiques. L'explication en est très simple : NGC 4151 possède un gigantesque trou noir central supermassif, l'un des plus proches de notre galaxie. Ce trou noir en pleine expansion est en réalité double, ses deux éléments pesant respectivement 40 et 10 millions de masses solaires. Ils tournent l'un autour de l'autre selon une période de 16 ans.
De ce fait, l'apparence de NGC 4151 est bien particulière et ressemble à l’œil maléfique du Seigneur des Anneaux.
Crédits-photo : Wikipedia
LA GALAXIE DE BODE
Voici encore l’image d’une belle galaxie, celle-ci étant connue sous le sigle M 81 ou l’appellation de galaxie de Bode (du nom de son découvreur l’astronome allemand Johann Elert Bode le 31 décembre 1774). C’est une des galaxies les plus brillantes vues de la Terre.
Située en regard de la constellation de la Grande Ourse, elle est distante d’un peu moins de 12 millions d’années-lumière (estimation assez précise obtenue par l’observation par le télescope spatial Hubble d’une trentaine de céphéides). On peut observer son noyau jaune vif (abritant un trou noir de 40 à 60 millions de masse solaire) qu’entourent des bras-spirales bleutés et de vastes régions de couleur rose où se forment les nouvelles étoiles.
Ce qui la rend différente des autres galaxies spirales, ce sont de longues bandes de poussière cosmique qui traversent le disque galactique (notamment à gauche de son centre) et qu’on attribue à sa rencontre avec sa petite galaxie satellite M 82. Sa taille est légèrement inférieure à celle de la Voie lactée.
Crédits-photo : Robert Nemiroff (MTU) & Jerry Bonnell (UMCP)
ASD de NASA / GSFC & Michigan Tech. U.
UN PAYSAGE HÉTÉROCLITE
Au nord de la ceinture d’Orion, on peut observer la superbe nébuleuse M 78, ici située en plein centre de l’image. Elle est éloignée de nous d’environ 1500 années-lumière et cette nébuleuse par réflexion bleutée mesure quant à elle 5 années-lumière. Ce sont de toutes nouvelles et brillantes étoiles bleues de type spectral B qui lui donnent cette teinte si caractéristique.
À sa gauche se distingue une autre nébuleuse par réflexion, NGC 2071, tandis que des bandes sombres de poussière parsèment ce superbe paysage céleste. Sur la droite de M 78 on peut apercevoir une autre nébuleuse, dite nébuleuse Mc Neil, associée quant à elle à la formation d’une nouvelle étoile de type solaire, c’est-à-dire une naine jaune. L’ensemble de ces nébuleuses est entouré par d’immenses étendues d’hydrogène atomique repérables par leur couleur rouge.
M 78 n’est pas facile à observer : avec des jumelles et sous des conditions favorables, elle n’apparaît que sous la forme d’une toute petite tache. L’image ci-après a été obtenue après une longue exposition..
Crédit Image : Fabian Neyer
ASD de NASA / GSFC & Michigan Tech. U.
LE CRÉPUSCULE TOMBE SUR NGC 891
La bande sonore du film de John Carpenter, « l’étoile noire », est intitulée « quand le crépuscule tombe sur NGC 891 (When Twilight falls on NGC 891) » en raison de l’aspect étrange que lui donne une épaisse bande de poussière qui semble couper la galaxie en deux.
Située à environ 29 millions d’années-lumière de la Voie lactée, en regard de la constellation d’Andromède, NGC 891 est une grande galaxie spirale vue presque par la tranche et d’à peu près 100 000 années-lumière de diamètre. Elle a été découverte par William Herschel en 1784. C’est une galaxie active présentant un faisceau d’ondes radio probablement en rapport avec la présence d’un trou noir central.
Alors qu’elle devrait ressembler à notre propre galaxie, ce qui la rend particulière, c’est effectivement cet important banc de poussière qui la traverse. Cette poussière, bien visible sur l’image dessus, s’étend très au-delà de son disque central. On suppose qu’elle a été projetée hors du disque galactique en direction du halo par plusieurs explosions de supernovas. Très fine, cette poussière fait l’objet de l’attention des scientifiques car ce phénomène qui n’a été étudié que récemment reste encore très mystérieux pour beaucoup…
Crédit & Copyright: Jean-Charles Cuillandre (CFHT), Hawaiian Starlight, CFHT
ASD de NASA / GSFC & Michigan Tech. U.
Dernier sommaire général du blog : cliquer ICI
l'actualité du blog se trouve sur FACEBOOK