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Le blog de cepheides

Le blog de cepheides

articles de vulgarisation en astronomie et sur la théorie de l'Évolution

Publié le par cepheides
Publié dans : #Évolution, #paléontologie

 

 

 

 

homo-sapiens-neandertal-flores.jpg

 

 

 

Du début de mes études secondaires il y a, hélas, fort longtemps, je me souviens des cours d’histoire où, durant quelques brèves journées, un professeur fort patient cherchait à nous expliquer les prémices des civilisations humaines. On évoquait alors « les hommes de Cro-Magnon » et autres pithécanthropes. Je ne sais pas pour mes autres compagnons d’infortune mais, quant à moi, cette période de notre protohistoire m’ennuyait passablement car, comme bien des enfants d’aujourd’hui, je ne m’intéressais vraiment qu’aux dinosaures ou à la rigueur au tigre à dents de sabre (ou smilodon que j'appelais - je ne sais pourquoi - machairodus). A cette époque, il est vrai, la recherche sur le paléolithique n’en était qu’à ses débuts et on sortait à peine des préjugés des décennies précédentes : aujourd’hui, bien des idées préconçues ont été battues en brèche et on a complètement repensé les rapports de sapiens avec son environnement au point qu’on sait à présent que notre illustre ancêtre n’était pas seul à peupler le monde et que son ascension n’était certainement pas inévitable.

 

 

Homo sapiens, le survivant

 

Apparu il y a environ 125 000 ans, homo sapiens est aujourd’hui le seul représentant du genre homo encore présent (et même bien présent…). Ce ne fut pas toujours le cas puisque jusqu’à il y a une quarantaine de milliers d’années plusieurs espèces d’homo coexistaient. Les récentes prospections (et, surtout, les analyses génétiques) l’affirment : à cette époque pas si lointaine en terme d’évolution, il semblerait que quatre espèces différentes d’homo aient vécu en même temps.

 

On situe le plus souvent l’origine de l’humanité sur la terre africaine, plusieurs « migrations » ayant ensuite peuplé les autres continents, notamment Europe et Asie. Avant, et durant des millions d’années, il y eut des dizaines de précurseurs – de façon parfois concomitante - dont certaines caractéristiques relevaient encore des ancêtres communs avec les grands singes tandis que d’autres annonçaient déjà l’homme dit moderne (voir le sujet : le dernier ancêtre commun) ce qui, disons-le au passage, rend illusoire la recherche d’un unique ancêtre commun des hommes actuels.

 

homo sapiens hors d'Afrique
migration d'homo sapiens

 

Reste le fait que ne subsiste plus aujourd’hui que sapiens et qu’on ne peut pas ne pas se demander quelles sont les raisons de la disparition des autres : ne serait-ce pas tout simplement l’action prédatrice de nos ancêtres directs qui en serait responsable ? Après tout, qu’on le veuille ou non, la Vie est avant tout une compétition et il est certain que, en ces temps anciens, il ne tombait probablement pas sous le sens de partager les territoires et leurs multiples ressources : la disparition ou l’assimilation, en quelque sorte. Et probablement beaucoup de la première et un tout petit peu de la seconde pour Néandertal.

 

 

Neandertal, un cousin proche ?

 

Vers le milieu du XIXème siècle, tandis qu’on s’intéressait surtout aux premiers squelettes réellement exploitables de « grands sauriens », on mit à jour dans la petite vallée allemande de Néandertal, une sorte « d’homme primitif » dont les caractéristiques très simiesques semblaient toutefois partiellement « humaines ». Combattue par certains, l’appartenance de Néandertal au genre homo était peu contestable mais on voyait alors en lui une espèce de primate rudimentaire (silhouette trapue, faciès grossier, intelligence évidemment réduite), archaïque pour les uns, dégénéré pour les autres. La paléontologie moderne a rendu à Néandertal sa place qui est celle d’un contemporain de sapiens, probablement aussi évolué que lui à cette époque. J’ai longuement eu l’occasion d’évoquer dans un sujet précédent (voir le sujet : sapiens et Néandertal, une quête de la spiritualité) ce que nous comprenons aujourd’hui de cette autre espèce d’homme, notamment quant à sa dimension culturelle.

 

Une question restait toutefois en suspens : sapiens et Néandertal ont-ils pu s’accoupler et avoir des descendants ? En d’autres termes ces neandertal-enfant.jpgdeux homo étaient-ils suffisamment proches pour se métisser et, si oui, a-t-on encore le droit d’évoquer des espèces différentes ? Un nouvel élément de réponse vient de nous être apporté par la génétique : alors que celle-ci, jusqu’à présent, évoquait une non-fécondabilité entre les deux espèces, une étude récente affirme le contraire. Bien que la concordance génétique entre sapiens et Néandertal soit de 99,7%, les auteurs ont cherché une correspondance génétique plus fine entre le génome d’un néandertalien (difficilement obtenu à partir de quelques os) et ceux d’un Européen, d’un Asiatique, d’un papou de Nouvelle-Guinée et d’un Africain : les résultats montrent que le patrimoine génétique de Néandertal est plus proche de celui de l’Asiatique, de l’Européen et du papou que de celui de l’Africain. Pour les auteurs, il ne peut y avoir qu’une explication possible : il y a eu des croisements entre sapiens et Néandertal après que le premier soit sorti d’Afrique. Ces auteurs estiment que de 1 à 4% - non codant - de notre patrimoine génétique actuel provient de Néandertal…

 

On doit donc aujourd’hui penser (mais cette étude demande à l’évidence d’autres confirmations) que sapiens et Néandertal n’étaient pas si éloignés que cela l’un de l’autre : plutôt deux sous-espèces que deux espèces distinctes d’où, pour certains scientifiques, la nécessité de revenir à l’ancienne classification « homo sapiens neanderthalensis ». Cela dit, le « métissage » sapiens-Néandertal reste toutefois marginal et la disparition de notre cousin vers 30 000 ans avant JC, un mystère.

 

 

L’Homme de Florès, toujours une énigme

 

Au début des années 2000, une publication jeta l’émoi chez les scientifiques : on avait découvert en Indonésie, dans une grotte de l’île de Florès, une nouvelle espèce d’homme ! Il s’agissait d’un bipède, mesurant environ 1 mètre de hauteur pour un poids d’une vingtaine de kg. Il était flores-homme.jpgcapable de fabriquer des outils (retrouvés avec les squelettes), outils de l’époque acheuléenne (environ 500 000 ans avant JC) mais, fait totalement troublant, la datation des squelettes les faisait remonter à seulement 18 000 ans avant JC. Les spécialistes sont comme à l’habitude partagés et si l’on a pratiquement rejeté l’hypothèse d’un nanisme médical acquis (microcéphalie carentielle), bien des scientifiques restent encore sceptiques…

 

Il n’en reste pas moins que l’on s’oriente plutôt vers un descendant local d’homo erectus ou d'homo habilis, « épargné » en quelque sorte par son insularité. Une insularité qui explique également sa petite taille : on sait en effet que, en l’absence de prédateurs, les espèces ont tendance à voir leur taille diminuer, du moins ceux ayant une taille supérieure à celle d’un chien, alors que les plus petites ont tendance à grandir, tout cela en une sorte de compétition vers une taille médiane… Quoi qu'il en soit, cet homo était si petit que, par référence aux livres de Tolkien actuellement bien en vogue grâce au cinéma, on le présente à présent souvent au grand public sous l'appellation de "hobbit"...  

 

Cette découverte amène plusieurs réflexions :

 

* d’abord, les ancêtres de sapiens – ici homo erectus – ont réussi à coloniser la planète jusqu’à fort loin de leur base de départ (Afrique) ;

 

* ensuite, l’homme de Florès aurait continué à survivre alors que sapiens avait déjà colonisé le globe et, notamment, cette même île de Florès ;

 

* enfin, l’homme de Florès existait encore alors que Néandertal avait disparu depuis des millénaires…

 

Comme si cette découverte ne suffisait pas, voilà qu’à présent on parle d’une troisième espèce d’homme ayant coexisté avec sapiens : sa découverte étant trop récente, il n’a pas encore de dénomination scientifique et on l’appelle l’homme de Sibérie.

 

 

L’Homme de Sibérie (Denisova), le quatrième homo

 

Habituellement, on identifie une nouvelle espèce par ses fossiles. Pour l’homme de Sibérie, pour la première fois, il s’agit d’une découverte denisova-le-champ-de-fouille.jpg purement génétique faite il y a quelques mois (mars 2010). C’est, en effet, en étudiant l’ADN mitochondrial de l’auriculaire d’un enfant d’environ 7 ans découvert à Denisova, dans les monts de l’Altaï, au sud de la Sibérie, que les chercheurs ont mis en évidence qu’il s’agissait bien d’un primate du genre homo. On sait que l’ADN mitochondrial de sapiens et de Néandertal diffère sur 202 points : l’homme de Denisova a un ADN différant de celui de sapiens sur 385 points… La conclusion est évidente : notre ancêtre commun avec l’homme de Sibérie/Denisova remonte à environ 1 million d’années tandis que notre ancêtre commun avec Néandertal vivait il y a 500 000 ans… S’agit-il ici d’une espèce réellement différente de sapiens – et ne pouvant donc se reproduire avec lui – ou d’une sous-espèce au sein de laquelle s’exprimerait une certaine variabilité génétique ? Il est encore trop tôt pour le dire mais ce qui est certain, c’est que cet homme « différent » vivait en Sibérie il y a 40 000 ans, en même temps que sapiens, Néandertal et Florès. Diversité humaine !

 

 

Raréfaction de la diversité

 

Stephen J. Gould le faisait remarquer : au temps du schiste de Burgess, il y a plus de 500 millions d'années, les genres d’animaux étaient bien plus nombreux et différents des uns des autres qu’aujourd’hui. Il y a eu bien sûr les multiples extinctions de masse qui ont détruit des catégories entières d’espèces animales (voir le sujet : les extinctions de masse) au point que l’on dit souvent que 99% des espèces animales ayant extinctions-dinosaures.jpgvécu un jour sur Terre ont à présent disparu. Mais cela n’explique pas tout. La compétition interspécifique et la sélection naturelle jouent également un rôle important dans l’amenuisement de la diversité du vivant.

 

Sapiens est l’héritier d’une gigantesque lignée d’ancêtres plus ou moins proches, plus ou moins humains. Dans la savane africaine d’il y a quelques millions d’années ont coexisté et se sont succédés des dizaines de formes d’hominidés qui, au fil du temps, ont acquis des caractères ayant conduit à l’Homme actuel. Il est probable – comme je l’ai déjà écrit – qu’il n’existe pas « d’ancêtre direct et unique » d’homo sapiens mais plutôt des lignées distinctes avec toutes leurs formes intermédiaires, issues de compétitions féroces pour la survie et de spéciations par isolement géographique. L’Homme actuel – homo sapiens – est l’unique survivant de cette guerre pour la continuation du plus apte qui s’est étendue sur des millions d’années et il est fascinant de constater qu’il y a peu, sapiens avait encore des concurrents du genre homo comme lui : 40 000 ans ne représentent rien à l’échelle de l’Évolution. Il est aujourd’hui le seul représentant de cette lignée de grands singes et la sélection naturelle l’a doté d’un cerveau qui lui permet – pour la première fois chez un être vivant sur cette planète - de transformer son environnement. Qu’en a-t-il fait jusqu’à présent? Qu’en fera-t-il à l’avenir ?

 

 

 

Note brêve : l'homme de Florès serait plus vieux qu'initialement pensé

 

   Une relecture récente du site a permis de réévaluer la présence de l'homme de Florès dans les lieux et cette présence serait beaucoup plus ancienne qu'initialement admise. Le journal "le Monde" s'en est récemment fait l'écho comme en témoigne le texte qui suit, tiré de l'édition du 30 mars 2016 :

 

... Mais de nouvelles fouilles, conduites entre 2007 et 2014 par une équipe internationale, ont montré que la stratigraphie complexe de la grotte avait pu induire les chercheurs en erreur. « Nous n’avions pas réalisé, durant les premières fouilles, que les dépôts sédimentaires où les restes du Hobbit étaient présents, près de la paroi est de la grotte, étaient d’un âge similaire à ceux du centre de la grotte, que nous avions datés à 74 000 ans, indique Thomas Sutikna (université de Wollongong, Australie, centre archéologique de Jakarta). En avançant dans les fouilles, année après année, il est apparu de plus en plus clairement qu’une large part des dépôts anciens avait été érodée. ». Cette surface a ensuite été recouverte par de nouveaux sédiments au cours des derniers 20 000 ans, et malheureusement, ce sont ces strates qui avaient été retenues pour les datations initiales. ...


Sources :  journal lemonde.fr ( paléontologie /article/2016/03/30)

 

 

Images

 

1. comparaison des crânes de sapiens, néandertal et florès (source : http://wingmakers.exprimetoi.net)

2. migration d'homo sapiens (source :   www.u-picardie.fr)

3.  enfant néandertalien (source :   www.futura-sciences.com/)

4. l'homme (ou la femme) de Florès (source :      www.7sur7.be )

5. le champ de fouilles de Denisova (source :    www.planet-techno-science.com )

6. il y a 65 millions d'années, l'extinction de masse du crétacé (source :  membres.multimania.fr)

 

(Pour lire les légendes des illustrations, passer le pointeur de la souris dessus)

 

 


Mots-clés : homo sapiens - dernier ancêtre commun - homme de Néandertal - métissage génétique - homme de Florès - époque acheuléenne - homo erectus - homo abilis - nanisme insulaire - homme de Denisova - ADN mitochondrial - Stephen J. Gould - compétition interspécifique - sélection naturelle

   (les mots en gris renvoient à des sites d'informations complémentaires)

 

 

 

Sujets apparentés sur le blog :

 

1. Néandertal et Sapiens, une quête de la spiritualité

2. le dernier ancêtre commun

3. les extinctions de masse

4. le propre de l'Homme

5. East Side Story, la trop belle histoire

6. la bipédie, condition de l'intelligence ?

 

 

 

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 Mise à jour : 6 mars 2023

Commenter cet article
T
<br /> Bonjour Céphéïdes. Je viens de lire cet article bien intéressant sur l'histoire de l'Homme. Je trouve étonnant qu'il ne reste plus que l'hommo sapiens. Alors qu'à des époques bien plus reculées, il<br /> y avait jusqu'à 4 races (?) ou plutôt type d'hommes. Il est vrai qu'à cette époque, il y avait de très rares chances pour qu'ils entrent en contact l'un avec l'autre. Alors qu'à l'heure actuelle ?<br /> On découvre des tribus encore aujourd'hui, si je ne me trompe, en Amérique du Sud en Amazonie ?? C'est une longue étude et recherche à mener... Je vous souhaite de passer une bonne journée et à<br /> bientôt !<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Merci, Thierry, pour votre fidelité. Il est en effet exact que différentes espèces d'homo ont vécu à la même époque et qu'il ne reste plus aujourd'hui que notre<br /> espèce, homo sapiens. Bien que le monde ait été bien plus vaste (comparativement) en ces temps reculés qu'aujourd'ui, il est très logique que des rencontres ont pu avoir lieu entre ces différents<br /> genres d'homo et, surprise ?, il n'en reste plus qu'un : je reste persuadé pour ma part (comme pour nombre de scientifiques) qu'il y a eu compétition (directe ou non) et que sapiens s'est<br /> débarassé de tous ses concurrents...<br /> <br /> <br /> On decouvre, c'est vrai, de nouvelles tribus souvent (bien que de moins en moins, mondialisation oblige !) mais, jusqu'à présent, toutes appartiennent au genre homo<br /> sapiens... De ce fait...<br /> <br /> <br /> A bientôt, j'espère.<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Bonjour cepheides. Excellent article dont je vous remercie ! Une question m'est venue à l'esprit en regardant votre illustration d'accroche : si le cerveau de Néandertal était bien plus gros (en<br /> moyenne) que celui de Sapiens, avez-vous une idée sur le fait que ce soit quand même ce dernier qu ait subsisté ?<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Bonjour Lydia S ! Votre question est tout à fait pertinente puisque, effectivement, le cerveau des néandertaliens était en moyenne plus gros que celui de Sapiens.<br /> Toutefois, il semble qu'il ait été organisé différemment : on sait, par exemple, par les moulages en plâtre effectués à la recherche des empreintes "osseuses" des parties molles, que la région<br /> fronto-pariétale, importante chez Sapiens, était moins développée chez Néandertal. Cela veut-il dire que les capacités "intellectuelles" de Néandertal étaient moins importantes que celles de<br /> Sapiens ? je me garderai bien d'affirmer cela ! Tout ce que l'on peut avancer c'est que ce "gros" cerveau néandertalien était organisé un peu différemment du nôtre et que c'est peut-être là que<br /> se situe la différence mais nous manquons encore cruellement d'arguments pour conclure. J'attire par ailleurs votre attention sur le fait que, chez Sapiens, "gros" cerveau ne signifie pas<br /> obligatoirement performances intellectuelles supérieures : on connait des exemples d'une importante capacité cérébrale corrélée à un QI assez faible alors que, ailleurs, des hommes qui ont brillé<br /> dans l'Histoire par leur intelligence avaient des cerveaux de capacité réduite... Donc, il est urgent de ne pas se hâter pour conclure !<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Bonjour Cepheides. Votre article est fort intéressant ! Une précision, toutefois, pourrait s'avérer utile car il y a quelque chose que je ne comprends pas. Dans la première partie de votre texte,<br /> vous affirmez qu'il ne peut y avoir d'ancêtre commun "unique" pour l'Homme car des ascendants multiples portaient les différents caractères qui ont conduit à l'homme moderne. Pourtant, dans le<br /> paragraphe consacré à l'Homme de Sibérie, vous situez notre ancêtre commun avec lui à - 1 million d'années et avec Néandertal à - 500 000 ans : alors ancêtre commun ou pas ? En tout cas, continuez<br /> à nous donner des textes aussi riches ! Merci par avance.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Bonjour Carême-Prenant. Votre question est très pertinente : en fait, lorsqu'on évoque ces "ancêtres communs", on ne parle pas de la même chose. D'un côté, il est<br /> fait  mention de l'ancêtre commun de l'Homme, c'est-à dire le premier de nos ascendants qui s'est séparé de l'ancêtre des grands singes : dans ce cas, comme je l'expliquais, il est fort<br /> probable qu'il sera difficile à identifier parce que les acquis qui conduisent alors à l'Homme sont certainemement portés par différents hominidés : c'est ceux-là qu'on nomme les ancêtres<br /> partiellement humains et on peut penser qu'il y en a plusieurs. Concernant notre ancêtre commun avec Néandertal et l'homme de Sibérie, on se situe bien plus tard dans l'arbre généalogique, à un<br /> moment où bien des caractères sont alors fixés et où il existe des individus plus identifiables. La génétique nous apprend que ces séparations successives se sont produites vers - 500 000 ans<br /> pour Néandertal et probablement vers - 1 million d'années pour l'Homme de Denisova, chiffres à comparer avec ceux de la séparation d'avec la lignée des autres grands singes qui se situe vers - 6<br /> millions d'années, voire - 10 millions selon certains auteurs.<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Bonjour<br /> Encore un article sur l'évolution qui m'a passionné ,et je tiens à vous remercier très sincérement.<br /> A la fin de votre article vous indiquez que l'homo sapiens est le seul survivant. En est on certain et pourquoi?<br /> - Et si oui : pourrait on penser aussi que la disparition des autres "homos" soit due à l'homo sapiens qui est le seul à avoir pu évoluer par le fait que c'est le seul homme qui "pense" et gràce à<br /> cette faculté d'avoir pu dépasser voir détruire les autres espèces ?<br /> Encore merci pour votre article .<br /> Pascal<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Bonjour et, tout d'abord, merci pour votre fidelité. Concernant votre première question, je pense qu'on peut être raisonnablement sûr qu'il n'existe plus d'autres<br /> représentants du genre homo à part sapiens. Grâce à la technologie et à la diffusion de l'information, il n'existe plus d'endroit dont nous n'avons pas connaissance (satellites, explorations<br /> terrestres, etc) et il serait très surprenant que d'autres homo aient pu échapper à cette vigilance; par ailleurs, les techniques d'identification de l'ADN n'ont jamais retrouvé d'autre profil<br /> que celui de sapiens chez toutes les races d'hommes actuellement présentes sur notre globe.<br /> <br /> <br /> Je pense personnellement que sapiens est responsable (directement ou non) de la disparition des autres homo mais il n'est certainement pas impossible que d'autres<br /> facteurs - mal déterminés - soient ici en cause (je pense, par exemple, à Néandertal dont l'extinction reste relativement mystérieuse).  Je doute par ailleurs fortement que sapiens ait été<br /> le seul grand primate "à penser" à l'époque de cette compétition. On corrèle souvent les capacités cognitives et d'abstraction à la taille du cerveau : en pareil cas, il faut se souvenir que<br /> Néandertal - pour ne citer que lui - possédait un cerveau plus volumineux que celui de sapiens (1700 cc en moyenne contre 1400 cc pour notre espèce) et de ce fait... Rappelons-nous aussi que<br /> Néandertal accéda à une certaine forme de culture voisine de celle de sapiens (je l'explique dans le sujet : sapiens et néandertal, une quête de la spiritualité). Il faut donc chercher ailleurs<br /> une explication au fait qu'il ait été supplanté par sapiens (peut-être celui-ci était-il plus agressif ou un événement climatique est-il survenu ou une maladie propre à Néandertal : les<br /> hypothèses sont nombreuses...). L'ascension de sapiens n'était sans doute pas obligatoire...<br /> <br /> <br /> <br />

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