Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de cepheides

Le blog de cepheides

articles de vulgarisation en astronomie et sur la théorie de l'Évolution

Publié le par cepheides
Publié dans : #astronomie

 

 

            

 

 

 


     Au début, il n’y avait rien. Ou quelque chose. S’il n’y avait rien, comment l’Univers s’est-il constitué ? S’il y avait quelque chose, d’où cela pouvait-il venir ? Voilà quelques unes des questions fondamentales sur la matière que se sont de tout temps posé les hommes. Il n’est pas encore possible pour la Science de répondre à ces interrogations mais elle peut aujourd’hui apporter un éclairage sur l’origine de notre propre univers (qui n’est peut-être qu’un parmi d’autres) et ce n’est déjà pas si mal.

 

 

 

 
Deux univers possibles

 


     Dans un précédent sujet (voir article les galaxies), j’évoquais le fait que du temps de mon enfance la communauté scientifique hésitait encore entre deux types d’univers :


                • l’univers dit stationnaire, notamment défendu par l’éminent astronome Fred Hoyle, dans lequel des étoiles se créent approximativement en quantité identique à celles qui meurent : un univers finalement sans véritable début ni fin,


                         • et un univers marqué par un point de départ, à savoir un « noyau » initial à partir duquel, par un phénomène d’expansion, étoiles et galaxies se sont créées. Ce modèle était défendu entre autres par Alexandre Friedmann et l’abbé Lemaître (qui l’évoquèrent les premiers) et Edwin Hubble.

 
     De nos jours, il n’y a plus guère de doute et le deuxième modèle, celui du Big Bang, fait la quasi-unanimité de la communauté scientifique. Il faut dire que deux éléments ont entretemps été mis en évidence : d’abord, il y a eu la découverte de l’expansion de l’univers par Hubble puis celle du fonds diffus cosmologique par Penzias et Wilson (voir article fond diffus cosmologique). Ajoutons que, récemment, on a pu mettre en évidence que non seulement il y a expansion mais que celle-ci s’accélère. Essayons d’en dire un peu plus.
 

 

 

  
Le « Big Bang »

 

 
     Fred Hoyle (vous vous rappelez, c’était l’opposant à la théorie du noyau originel) s’esclaffait à l’idée qu’un « truc » hyperdense et hyperconcentré ait pu donner naissance à l’univers tout entier et, un jour, à la radio, pour tourner en dérision ce concept qu’il jugeait grotesque, il lui donna le nom de « Big Bang ». Cette appellation ironique ayant été reprise par l’usage courant, ce fut en quelque sorte sa contribution à la théorie qu’il détestait. Mais que dit-elle au juste, cette théorie ? Revenons sur les principales étapes de la formation de notre univers, il y a environ 13,7 milliards d’années.

 
     En fait, tout s’est joué au cours de la première seconde comme nous allons le voir. Ensuite… Ensuite, l’histoire a suivi son cours. Toutefois, ce qu’il faut bien comprendre, c’est que, au tout début, les principes de la physique ne peuvent pas s’appliquer (puisqu’ils sont en rapport avec l’Univers d’aujourd’hui qui est bien différent) : il est donc impossible pour les chercheurs actuels de trouver les équations qui décrivent ce point de départ et encore moins possible de le modéliser, même partiellement. Revenons sur le début de l’histoire et essayons de comprendre ce qu’il en découle.

 
     On évoque donc un « début » mais on ne sait évidemment pas ce qu’il y avait avant : rien du tout ? Un autre univers qu’il nous est bien difficile d’imaginer ? Un univers comme celui dans lequel nous vivons mais qui en serait arrivé à son stade ultime de contraction dans ce que l’on appelle un Big Crunch ? Ces questions ont été abordées dans un sujet spécifique : "avant le Big bang". Néanmoins, il est pour l'instant impossible de répondre à cette interrogation et il est assez probable que cette connaissance restera pour toujours hors de notre portée… Il y a toutefois une chose que nous pouvons aujourd'hui affirmer : « autour » de ce noyau originel, il n’y avait rien : ni espace, ni temps. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on n’a pas le droit de parler « d’explosion » (le terme Big Bang est d’une certaine manière impropre) qui ne peut se produire que « dans quelque chose » : l’Univers, lui, s’est créé au fur et à mesure de son expansion…

 
     De fait, si expansion il y a (et tout le donne à penser), il faut bien convenir que le point de départ est forcément infiniment plus petit que l’Univers actuel et que, d’autre part, puisque aucune nouvelle matière ne peut se créer, il contenait déjà toute la matière : c’est l’un des points qui contrariait tant Fred Hoyle. Sous quelle forme était-elle cette matière ? La théorie du Big Bang en donne une idée qui, outre les preuves visibles déjà évoquées, permet l’utilisation relativement crédible des équations (hormis le point originel).

 

 

 

Les principales phases de la théorie du Big Bang

 

 

 
          • avant

 
     L’espace, le temps, l’énergie et la lumière sont fusionnés et il n’existe qu’une seule force unique, appelée la supergravité. C’est un moment de l’histoire de l’Univers que l’on appelle « l’ère de Planck », ainsi nommée d’après le physicien allemand qui, le premier, lui donna un rôle central dans la mécanique quantique.

 

 
          • 10-43 seconde : le temps de Planck

 
     L’incroyable température du début décroissant, la gravité est la première des quatre forces (voir le sujet : constituants de la matière) à se séparer de la supergravité. Du coup, les trois autres forces (interaction électromagnétique, forces nucléaires forte et faible) constituent ce que l’on appelle la force électronucléaire.

 

 
          • 10-35 seconde : l’inflation

 
     Une des trois forces associées du temps précédent, la force nucléaire forte, se sépare à son tour définitivement des autres et
devient indépendante : c’est le temps de l’inflation, c'est-à-dire d’une dilatation prodigieuse et violente de l’espace dans toutes les directions ce qui, au demeurant, explique l’homogénéité de l’Univers tel qu’il nous apparaît lorsqu’on le regarde quel que soit le point d’observation. Cette inflation – ou brutale expansion – s’est produite en un temps si court qu’il ne compte pas par rapport à la durée de vie actuelle de l’Univers et on trouve ici l’explication de ce paradoxe déjà évoqué : si l’univers a 13,7 milliards d’années, comment se fait-il qu’il soit si homogène dans toutes les directions (ce qui traduit une origine commune) car, du coup, il devrait avoir 27 milliards d’années environ (13,7 x 2) ? Eh bien, non, « l’inflation » est là pour expliquer cette apparente anomalie (que l’on nomme « problème de l’horizon »).

 

 
          • 10-11 seconde : indépendance des quatre forces

 
     Les deux dernières forces de l’Univers encore soudées, la force électromagnétique et la force nucléaire faible, se séparent. Nous nous trouvons alors en présence d’une répartition des forces universelles fondamentales qui subsiste toujours aujourd’hui. L’histoire de la formation proprement dite de l’Univers actuel peut commencer.

 

 
          • 1/100 000 de seconde : formation des quarks

 
     Les quarks – on l’a vu dans un sujet précédent sur les constituants de la matière - sont les « briques » élémentaires permettant la constitution des atomes puisque composant les protons et les neutrons.

 

 
          • Une seconde : la matière prédomine

 
     Il existe théoriquement presque autant de matière que d’antimatière et, de ce fait, particules et antiparticules se détruisent mutuellement dans un grand maelstrom d’énergie pure. Toutefois, nous le savons bien, notre Univers actuel est composé de matière : on suppose qu’il y en avait un léger excès ce qui explique la disparition complète de l’antimatière, notre Univers actuel étant en somme issu de cet excès de matière « normale ». Il n’en reste pas moins que cette question du rapport matière-antimatière est assez mystérieuse et, il faut bien le dire, nous n’avons pas d’explication réelle sur la question, une question dont la résolution reste certainement comme un des défis de la physique moderne.

 

 
          • Les trois premières minutes : la formation des atomes

 
     Les premiers atomes apparaissent et, évidemment, ce sont des atomes dits « légers », c'est-à-dire simples comme l’hydrogène puis l’hélium. Les autres ne viendront qu’ensuite. D’ailleurs, si l’on regarde la composition de l’Univers, on se rend compte que ces atomes légers sont – et de loin – les plus nombreux : environ 73% d’hydrogène et 25% d’hélium… Rappelons néanmoins que cette matière « visible » ne représente qu’à peu près 5% de toute la matière de l’univers, les reste étant représenté par la matière noire et l’énergie sombre dont nous ne savons rien (voir sujet matière noire et énergie sombre).

 

 
          • 300 000 ans (environ) : l’ère de la transparence

 
     La température du magma initial ayant considérablement baissée, il est possible pour les électrons (négatifs) de se lier aux noyaux atomiques (positifs) et donc d’aboutir à des structures électriquement neutres représentées par les atomes. Par voie de conséquence, la lumière peut commencer à se propager puisque la matière devient transparente. Vers 3000°, un flash énorme est émis et c’est lui (ou plutôt ses restes) qui donne le rayonnement cosmologique, le fameux fonds diffus cosmologique mis en évidence par Penzias et Wilson. Le rayonnement cosmologique a donné ses lettres de noblesse à la théorie de Big Bang, seule capable de l’expliquer. Ajoutons que ce rayonnement dit « fossile » est perceptible depuis la Terre dans toutes les directions et qu’il est extraordinairement homogène. Totalement et complètement homogène ? Pas tout à fait puisque quelques irrégularités – des fluctuations – ont pu être mises en évidence en son sein par nos satellites d’observation et c’est tant mieux : ce sont ces irrégularités qui expliquent la formation des galaxies…

 

 
          • Naissance des galaxies

 
   

télescope spatial Hubble : espace lointain
Hubble Deep Field : des galaxies en réseau dans toutes les directions, partout dans l'Univers

 

      Les prémices des galaxies apparaissent sous la forme d’immenses filaments de gaz dont la condensation à certains endroits permet la formation des étoiles qui se regroupent en amas constituant progressivement les galaxies telles que nous les connaissons aujourd’hui (et ce en raison des forces gravitationnelles). Précisons une fois encore que, plus nous regardons loin, plus nous voyons dans le passé : on trouve ici l’explication selon laquelle les galaxies visibles le plus lointaines sont également les plus actives. En réalité, ces images appartiennent à un temps révolu et il est certain que ces mêmes galaxies sont aujourd’hui beaucoup moins actives mais, évidemment, leur aspect actuel ne nous parviendra que dans des millions d’années : leur éloignement est en effet considérable (et de plus en plus puisqu’elles s’éloignent de la nôtre en raison de l’expansion) or leur lumière ne peut circuler qu’à environ 300 000 km par seconde. A titre d’exemple, la seule galaxie dont nous percevons véritablement l’état actuel, la Voie lactée, notre galaxie, ne crée plus que quelques étoiles chaque année.

 

 

 

 
La recherche de la théorie du tout

 

  


     Voilà résumée en quelques lignes la théorie du Big Bang et ce que nous soupçonnons de la formation de notre univers. Est-ce à dire que nous avons tout compris ? A l’évidence non : il reste bien des éléments à éclaircir mais notre connaissance des lois de la physique ne nous permet pas pour le moment d’aller plus loin. Il nous manque les outils nécessaires, c'est-à-dire une physique plus complète qui permettrait de réintégrer la gravité universelle dans la mécanique quantique ce qui n’est pas encore le cas. L’unification de la théorie de la relativité générale d’Einstein (qui décrit l’univers macroscopique) et de la mécanique quantique (qui décrit les phénomènes à l’échelle atomique) s’appelle la « théorie du tout » qui n’existe pas encore : seule cette unification permettra aux scientifiques de mieux interpréter la théorie du Big Bang. Il reste donc encore beaucoup à faire.

 

 

 
Sources :
     • Dossier SagaSciences (http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosbig/decouv/decouv.htm)
     • Wikipedia France
     • Encyclopaedia Universalis
     • Encyclopaedia Britannica



Images :

 
     1. Le Big Bang (sources : library.thinkquest.org/.../AstroNet/ANphoto.htm)
     2. fonds diffus cosmologique par le satellite COBE (sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Cosmologie/Image_du_mois%3D11)
     3. l'inflation (sources : astronomia.fr)

     4. où est passée l'antimatière ? (sources : chocobehen.wordpress.com)

     5. galaxies (sources : irfu.cea.fr/.../Ast/ast_visu.php?id_ast=2533)

(Pour lire les légendes des illustrations, passer le pointeur de la souris dessus)



Mots-clés : univers stationnaire, Fred Hoyle, Big Bang, expansion de l'univers, fond diffus cosmologique, ère de Planck, inflation, antimatière, quarks, matière noire, énergie sombre, théorie du Tout

 (les mots en gris renvoient à des sites d'informations complémentaires)

 

 

 

Sujets apparentés sur le blog :

 

1. fonds diffus cosmologique

2. matière noire et énergie sombre

3. les galaxies

4. les constituants de la matière

5. les premières galaxies

6. juste après le Big bang

7. la théorie des cordes ou l'Univers repensé

8. les étoiles primordiales

9. avant le Big bang

10. l'expansion de l'Univers

 

 

 

 

Dernier sommaire général du blog : cliquer ICI

 

 l'actualité du blog se trouve sur FACEBOOK

 

 

 Mise à jour : 2 mars 2023

Commenter cet article
T
bonjour, <br /> nous faisons un TPE sur le Big Bang. Pouvons nous utiliser vos photos ? <br /> Merci d'avance et bonne journée !
Répondre
C
Il va de soi que vous pouvez utiliser les photos de mon article mais en mentionnant évidemment les droits d'auteurs que vous trouverez à la fin du texte. Vous remerciant de votre confiance, bien cordialement.
G
Merci beaucoup
Répondre
A
THEORIE DE L’INFINI VERSION ALAIN MOCCHETTI <br /> L’espace temps est un système mathématique d’ordre 4 (espace : 3 dimensions, temps : 1 dimension). On va se limiter à l’espace-temps tel que l’homme le connaît, donc on fait abstraction des mondes dits parallèles, des trous de ver, des trous noirs, des courbures dans l’espace-temps et de tout autre phénomène physique non expliqué jusqu’à aujourd’hui. En commençant par le temps t, il est infini autant vers le passé que vers le futur, il suffit pour cela d’opérer un raisonnement par récurrence. Quant à un espace à 3 dimensions, on distingue l’infiniment petit de l’infiniment grand. Nos connaissances actuelles dans la Science nous font dire que l’Univers tel qu’on le connaît est issu d’un seul bing-bang. Et bien non, dans le passé il y a eu une infinité de bing bangs suffisamment espacés géographiquement parlant pour éviter toutes interférences entre des galaxies issues de bings-bangs différents et dans le futur, il y aura aussi une infinité de bings-bangs avec les mêmes caractéristiques que le passé, l'Univers est infini dans tous les sens du terme. Il y a une infinité de galaxie, une infinité d’étoiles, une infinité d’exoplanètes dites telluriques et une infinité de planètes gazeuses. Le nombre de système planétaire est infini. Par récurrence, on démontre qu’il y a de la vie organique et de la vie sous autres formes sur une infinité d’exoplanètes. La distance qui sépare deux planètes telluriques habitées peut être cyclopéenne mais peut-être moindre (planètes habitées proches l'une de l'autre), les vitesses des vaisseaux spatiaux actuels (ORION) nécessitent des centaines de milliers d’années pour atteindre la première exoplanète présumée habitée de la Terre. Les scientifiques vont devoir mettre au point l’hibernation qui nécessitera des dizaines de siécles de recherche scientifique pour espérer aller sur l’exoplanète habitée la plus proche de notre système solaire. D’autre part, il va falloir dans des millénaires voyager à la vitesse de la lumière et d'avantage ce qui est impossible aux vues des équations de la mécanique relativiste d’Einstein. Pourvu qu’Albert Einstein se soit trompé dans ses très complexes équations.<br /> Alain Mocchetti <br /> Ingénieur en Construction Mécanique & en Automatismes <br /> Diplômé Bac + 5 Universitaire (1985) <br /> UFR Sciences de Metz <br /> alainmocchetti@sfr.fr<br /> alainmocchetti@gmail.com<br /> @AlainMocchetti
Répondre
V
je me souvient d un article disant " je ne serais rien,et tu ne seras jamais riens". es là , la loi du plus petit, ou du plus grand? cars pour moi, la seul chose qui m' incombles, s' est de savoir<br /> pourquoi il y a u un début, et, on ne verras jamais la fin?. Je ne suit pas pésimiste ,mais obtimiste.Cars nous sommes touts ,et, en méme temps riens.Puisque Comme notre étoile,elle auras u son<br /> bébut et auras sa fin. Mais cette question voulant présisées que tous se qui nous entours,nous concernes, serviras un jour pour notre prochins.
Répondre
D
C'est certain, nos capacités d'abstraction laissent à désirer...du moins en ce qui concerne le commun ,dans lequel je me classe.Justement,sur le problème du temps,...pas évident de distinguer temps et durée .ça aussi ,ça m'énerve;alors je vais relire en long ,en large et en travers," les tactiques de Chronos" pendant les vacances (je veux dire :vacances sans internet,sans télé,juste un peu de radio),plus "l'invention du BB"...ce sera pas mal pour ma vieille cervelle.<br /> <br /> En tout cas ,merci de votre réponse;mais vous pouviez condenser...d'autant que vos articles en disent beaucoup.<br /> Pour ce qui est de religion et science,je suis persuadé que de grands scientifiques laissent interférer leur croyance et leur recherche...je retrouverai des indices...<br /> bonne soirée
Répondre
D
Bonjour<br /> Dans votre thématique,vous écrivez "B B...pt de départ le plus probable "et ensuite que le fonds diffus en constitue la preuve.<br /> Mais alors,pourquoi "le plus probable"?<br /> Avant, pas d'espace,pas de temps<br /> Inconcevable,évidemment...mais démontrable évidemment.<br /> Malheureusement nous ne sommes pas tous des "mathématiciens",c'est sans doute pourquoi la majorité se réfugie dans les croyances.<br /> Je ne sais sur quel pied danser...en tout cas ,les croyances,pas pour moi.<br /> Ce qui me chiffonne dans la théorie que vous défendez,c'est cette "notion" de début...qu'on n'a toujours pas situé :ça renvoie au concept de Création.<br /> Je préfère l'infini
Répondre
C
<br /> <br /> D'abord, merci pour votre intérêt pour ce blog. Concernant votre remarque, vous avez stricto sensu raison : une preuve devrait valider une théorie ! Toutefois, dans le domaine scientifique, il est de rigueur de ne jamais considérer les théories comme définitives mais toujours<br /> susceptibles d'être modifiées, voire infirmées. La théorie du Big Bang paraît en effet (aujourd'hui) l'explication la plus probable car correspondant le mieux à ce que nous pensons savoir de<br /> l'univers. Dans ce contexte, le fonds diffus cosmologique est une illustration attendue - et surtout visible - de la théorie du Big Bang telle qu'imaginée par les cosmologistes. Il ne faut<br /> toutefois pas oublier que - comme c'est mentionné dans le sujet - les tout premiers instants de ce Big Bang échappent aux lois physiques que nous connaissons et qu'il reste bien des points encore<br /> discutés d'où cette prudence...<br /> <br /> <br /> Vous faites également allusion au concept de "création" qui vous chagrine : il faut préciser ce que l'on entend par là. Dans notre univers, toute chose doit bien<br /> avoir un commencement (et d'ailleurs une fin) : ce qui importe aux yeux des "croyances", c'est de savoir si cette création a été l'oeuvre consciente d'un créateur (d'ailleurs, il faut bien<br /> expliquer aussi la "création" de ce créateur !). Nous sommes alors dans le domaine des religions. La science, elle, constate, cherche des explications mais pas des significations ésotériques. En<br /> d'autres termes, elle s'intéresse au comment et jamais au pourquoi. Le Big Bang n'est peut-être qu'une étape dans un procesus bien plus gigantesque : certains évoquent des multi-univers, d'autres<br /> un processus répétitif de "contraction-extension" avec des infinités de Big Bang... En fait, nous ne savons pas ce qu'il y avait avant le début de notre univers. Ce que l'on sait, c'est qu'il y a<br /> des traces d'une expansion soudaine, comme provenant d'un "noyau" originel, et qui, après une phase qualifiée d'inflation (une expansion plus rapide que la vitesse de la lumière) est toujours à<br /> l'oeuvre et va même en s'accélérant. Il est difficle d'imaginer ce que peut être cette expansion dans rien (puisque l'univers se crée au fur et à mesure), difficile de comprendre un "infini ayant<br /> quand même des limites".  Comme je l'ai écrit quelque part, nous vivons nous-mêmes dans un monde petit et limité qui nous a conditionnés ainsi : peut-être nous manque-t-il ce pouvoir<br /> d'abstraction qui nous permettrait de saisir véritablement la notion d'un univers infini mais limité, avec un centre et des bords partout et nulle part...<br /> <br /> <br /> <br />
L
Bonjour. j'a lu ton article avec atention mais j'arrive pas à comprendre comment l'espace peut se créer à partir de rien et surtout qu'il soit infini en ayant des limites. Qu'en penses-tu ?
Répondre
C
<br /> Bonjour Lucie ! Effectivement, la notion d'un univers qui se crée au fur et à mesure de son expansion dans... dans quoi, le néant ? est très difficile à concevoir.<br /> Mais pas plus, au fond, que celle qui explique qu'il y a eu un début (avant, il y avait quoi ?). Or, nous le savons, toutes choses ont un commencement. Les religions répondent par des pirouettes du<br /> genre : le "Créateur" est éternel et infini mais cela ne fait que déplacer le problème car, pour ce Créateur aussi, il a bien fallu qu'il y ait eu un début... Je crois pour ma part qu'il ne nous<br /> est pas possible de comprendre ce que représentent réellement ces notions d'infini, d'éternité, d'absence de limites, de néant "en dehors" de l'Univers, etc., parce que notre cerveau n'en est pas<br /> capable. En effet, notre cerveau (notamment notre paléocortex ou cerveau reptilien, bien plus présent qu'on ne se l'imagine), héritier de l'Evolution et des millions de générations d'êtres qui nous<br /> ont précédés, est modelé pour un monde fini, limité dans l'espace (notre planète) et dans le temps (la mort des êtres vivants). Dès lors, il n'est pas adapté pour intégrer ces notions si étrangères<br /> à notre milieu naturel. Peut-être plus tard, dans très longtemps, nos lointains descendants, s'ils existent encore, pourront-ils apporter un début de réponse à ces problèmes si difficiles à<br /> concevoir pour nous et que seules les équations peuvent approcher mais sans qu'on en comprenne véritablement le sens profond.<br /> <br /> <br />
T
Hello,<br /> hallucinant ces articles!<br /> bonne soirée<br /> <br /> + 5 pour aujourd'hui<br /> http://topmusic.boosterblog.com
Répondre
H
J'ai lu avec attention votre article sur le Big Bang, au demeurant fort intéressant. Je me pose toutefois une question sur le choix de votre image d'introduction qui représente à l'évidence l'explosion d'un noyau originel. Or, il est mentionné dans votre texte que le Big Bang ne saurait être une explosion puisque, je cite : "on n’a pas le droit de parler d’explosion (le terme Big Bang est d’une certaine manière impropre) qui ne peut se produire que « dans quelque chose » : l’Univers, lui, s’est créé au fur et à mesure de son expansion…" N'y a-t-il pas là comme une contradiction ?
Répondre
C
<br /> Votre remarque, Henri l., est tout à fait juste : l'image choisie en préambule est en contradiction avec la nature même du Big Bang ! En effet, le "noir" situé en<br /> dehors de "l'explosion" du noyau originel représenté n'existe pas puisque l'Univers se crée au fur et à mesure... De plus, il est certain qu'une représentation réelle du phénomène (mais peut-elle<br /> exister ?) devrait simuler une "extension" uniforme et quasi-homogène ce qui n'est pas le cas ici. L'unique mérite de l'image est d'évoquer la création universelle à partir d'un point fixe comme le<br /> veut la théorie et ce, par opposition à l'autre théorie, celle de l'univers stationnaire. Cette réprésentation est donc bien plus symbolique que réelle : elle ne repose sur aucun élément véritable<br /> que, d'ailleurs, nous aurions du mal à représenter avec un minimum d'exactitude...<br /> <br /> <br />
M
Une ptite ballade dans ton univers que j'aime beaucoup<br /> merci pour ce beau partage je te souhaite un agréable Dimanche @ bientôt... +5
Répondre
C
<br /> Grand merci pour ton inrérêt pour ce blog : reviens quand tu veux...<br /> <br /> <br />
G
Merci pour ta participation active à la vie ce cette communauté..<br /> JM
Répondre
Z
salut,je me demande comment tu fait pour trouver le temps de faire tes recherches pour ton blog,ton métier de médecin,lire,les journées doivent te paraitre courtes?trouve-tu encore le temps de sortir?
Répondre
C
<br /> Les journées paraissent toujours trop courtes quand on a des passions ! J'ai la chance de n'exercer en cabinet qu'une partie de la semaine et d'effectuer beaucoup de<br /> gardes (le soir, les dimanches, les jours fériés) ce qui me laisse "presque" suffisamment de temps pour me consacrer à autre chose mais, c'est vrai, je sors finalement peu et ne fréquente que mes<br /> amis proches (il faut dire que je vois tellement de gens différents lors de mon exercice professionnel que...). J'espère avoir répondu à ta question : en tout cas, merci de l'avoir posée...<br /> <br /> <br />
Z
J'aime bien ta façon simple d'expliquer les choses :-)<br /> <br /> Un questionnement m'est venu à la lecture de cet article : je me disais que, peut-être, les deux théories ne sont pas si incompatibles en soi... et si, au lieu d'être en expansion, l'univers respirait ?<br /> <br /> ;-)
Répondre
C
<br /> <br /> Si, Zefyrane, les deux théories sont incompatibles car vraiment opposées. D'un côté, on a le Big Bang avec son univers qui se crée au fur et à mesure de son<br /> expansion et qui possède toujours la même quantité de matière créée une fois pour toutes (les atomes qui composent notre corps ont jadis fait partie d'une autre structure, peut-être une étoile ou<br /> une nébuleuse de gaz...); de l'autre côté, on a un univers stationnaire où la même quantité de matière se crée et se détruit sans cesse : cet univers-là n'a aucun commencement et probablement pas<br /> de fin; de plus il est infini dans le temps et l'espace au contraire de l'univers du Big Bang qui est également infini (puisque rien n'existe en dehors de lui) mais qui a quand même des limites<br /> (le fonds diffus cosmologique en est la preuve). Je sais que tout cela paraît quelque peu compliqué et ésotérique mais... En tout cas, ces deux univers auraient du mal, comme  tu peux le<br /> constater, à coexister. <br /> <br /> <br /> Concernant la "respiration" universelle à laquelle tu fais allusion, il s'agirait d'une sorte d'expansion/contraction. On s'est longtemps posé la question de savoir,<br /> en effet, si notre univers, après la période d'expansion que nous connaissons actuellement, n'allait pas "revenir" sur lui-même en une gigantesque contraction qui finirait peut-être dans un<br /> nouveau "noyau originel", la matière se retrouvant hypercompressée comme au début. Cette théorie s'appelle "la théorie du Big Crunch". On pourrait même envisager un cycle éternel<br /> d'expansions/contractions, pourquoi pas ? Sauf que les mesures à présent assez précises sur l'univers actuel ne vont pas dans ce sens : non seulement, notre univers est en expansion (modèle Big<br /> Bang) mais cette expansion s'accélère ce qui ne va pas du tout dans le sens d'un Big Crunch. Au contraire, les scientifiques penchent plutôt aujourd'hui pour une fin de l'univers dans l'étirement<br /> et la dilacération de la matière, les galaxies et les étoiles s'éloignant les unes des autres dans un vide immense, absolu et glacé... Mais pas tout de suite, évidemment : dans des miliiards<br /> d'années. Ouf !<br /> <br /> <br /> <br />
J
Bonjour,<br /> <br /> je suis estomaquée par tes connaissances scientifiques. Parles-tu seulement par références et les comprendre c'est déjà beaucoup ou bien es-tu un scientifique ? Si oui, dans quel domaine ? <br /> <br /> Merci et je te souhaite une excellente fin de semaine !
Répondre
C
<br /> Bonjour  et merci de ton intérêt pour le blog. Pour répondre à ta question, je suis une sorte de scientifique dans la mesure où je suis médecin (ce qui explique<br /> certains articles de médecine ou de biologie). Toutefois, ce qui m'intéresse vraiment est l'astronomie (j'ai été membre de l'AFA ou Association Française d'Astronomie durant de nombreuses années)<br /> et la paléontologie/éthologie qui sont deux disciplines complémentaires concernant l'une et l'autre l'Evolution, sujet qui me passionne. Je lis beaucoup de revues scientifiques et, parfois, il<br /> m'arrive de tomber sur certains articles que je trouve compliqués pour tout un chacun : du coup, j'essaie de réexpliquer le problème à ma manière... A d'autres moments, j'essaie d'approfondir<br /> certains problèmes que je me pose et je vais chercher dans la littérature (notamment sur Internet) des réponses et des données plus ou moins chiffrées. A d'autres moments encore, des amis (ou des<br /> lecteurs du blog) me suggèrent d'aborder un point ou un autre et si cela m'intéresse, eh bien, j'essaie de répondre. La seule condition que je mets à tout cela, c'est de ne délivrer que des faits<br /> bien établis (du moins sur le moment d'où l'importance des mises à jour régulières des articles) et des infos plutôt généralistes dans le domaine concerné. Comme tu peux le voir, ce n'est pas très<br /> compliqué ... Voilou ! J'espère t'avoir expliqué mon approche... A bientôt, j'espère.<br /> <br /> <br />

copyrightfrance-logo17

Articles récents

 POUR REVENIR À LA PAGE D'ACCUEIL : CLIQUER SUR LE TITRE "LE BLOG DE CEPHEIDES" EN HAUT DE LA PAGE 

 

 

Sommaire général du blog : cliquer ICI

 

 

 

 

Fréquentation

à fin novembre 2024

 

Visiteurs uniques : 667 508

 

Pages/articles vus : 952 129

 

 

 

Du même auteur, en lecture libre :

 

Alcyon B, roman de science-fiction 

 

Viralité, roman 

 

Camille, roman

 

La mort et autres voyages, recueil de nouvelles (djeser2.over-blog.com)

 

 

 

Hébergé par Overblog